Lancement du processus de démobilisation en Côte d’Ivoire


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En Côte d’Ivoire, ce jeudi 23 août, l’identification des ex-combattants et démobilisés a commencé à Bouaké.

Toutes les agences auparavant chargées du recensement et de la réinsertion des ex-combattants ont été récemment dissoutes par le président ivoirien Alassane Ouattara. Des cendres de ces institutions est née une autorité unique pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (DDR).

Le processus a été et est toujours difficile, notamment du fait que le nombre de ces combattants était contesté par les bailleurs de fonds. Pour ceux qui se trouvent toujours sur le terrain mais qui n’ont pu être intégrés dans l’armée, cette campagne constitue un nouvel espoir.

Sous couvert d’anonymat, RFI a pu recueillir le témoignage de l’un de ces anciens combattants, qu’ils prénommeront Issa.

C’est en 2003, à l’âge de 21 ans que Issa a pris les armes dans le Nord avec les forces nouvelles et a combattu jusqu’à Abidjan.
Il porte depuis lors l’uniforme des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. Reconnu pour sa compétence, il est appelé en opération par ses chefs, même si le quota des 2 000 ex-combattants à intégrer dans l’armée régulière a déjà été atteint. Ce quota demeure contesté par un grand nombre de ces jeunes.

Il explique, « Je n’ai pas encore eu ce qu’on appelle dans notre jargon le matricule, le mécano, mais jusqu’à preuve du contraire je continue à me battre, la preuve en est qu’on était à Dabou, pour la libération de Dabou ». Il déclare aussi : « Ils disent pourquoi pas nous, qui nous sommes battus depuis dix ans, pourquoi les nouvelles têtes qui sont venues, qui ne connaissent même pas l’arme, sont dans la République, pourquoi pas nous? C’est ce qu’ils ont toujours tendance à dire. »

Frustrés par le manque de reconnaissance officielle de la part de l’armée, mais cependant régulièrement réquisitionnés pour combattre, ces jeunes représentent une menace potentielle s’ils venaient à se révolter contre cette situation. Cette nouvelle autorité placée sous la tutelle d’Alassane Ouattara leur semble salutaire.

« Le président même doit savoir que c’est un danger, estime Issa. J’ai l’impression que ça fait partie de ses soucis majeurs, maintenant qu’il a constaté qu’il y avait eu des oublis au niveau des combattants, donc maintenant il se ressaisit ! Mais peut-être qu’on doit laisser le temps au temps pour que ça puisse se faire dans les meilleures conditions, pour ne pas que d’autres soient indexés, pour ne pas qu’il y ait d’oublis. »

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