La médiation sud-africaine au Zimbabwe avalisée par l’UA


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L’Afrique du Sud a reçu l’aval des ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine (UA) pour poursuivre sa médiation au Zimbabwe, a-t-on appris vendredi à Charm el-Cheikh, en Egypte, de source proche du Conseil exécutif de l’organisation panafricaine.

C’est la ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, qui est montée au créneau, à la reprise de la séance à huis-clos du Conseil exécutif, pour expliquer à ses collègues l’importance de cette médiation.

La ministre sud-africaine a souligné que quel que soit le résultat des élections, le Zimbabwe risquait d’être divisé en deux camps antagoniques. « C’est pourquoi, nous préconisons une solution négociée qui entérine le partage du pouvoir entre les deux camps », a-t-elle indiqué.

« Sans rentrer dans les détails, Mme Zuma nous a dit que son pays était proche d’un accord et qu’il importe de laisser cette médiation se poursuivre », souligne Cheikh Tidiane Gadio, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères du Sénégal.

Selon un autre ministre africain des Affaires étrangères, qui a participé au débat et qui a requis l’anonymat, c’est le scénario qui a servi à dénouer la crise kenyane qui serait envisagé.

Dans ce scénario, Morgan Tvsangirai serait nommé Premier ministre pour un gouvernement de transition.

Selon la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, le leader de l’opposition zimbabwéenne aurait accepté cette proposition et « les Sud-africains travaillent à vaincre les dernières réticences notées dans le camp de Rober Mugabe ».

Préparation d’un gouvernement d’unité nationale

Interpellé sur cette question, le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, qui tenait un point de presse, en marge des travaux du Conseil exécutif, a dans un langage diplomatique déclaré que, « selon ce qu’il a entendu dans la presse », l’opposant Tvsangirai ne serait pas contre un gouvernement de coalition qu’il dirigerait. « Je crois que du côté du gouvernement zimbabwéen, on parle aussi d’un gouvernement implosif », a-t-il ajouté.

Très optimiste, Jean Ping souligne: « nous sentons que quelque chose est en cours et qu’une solution se dessine ».

On rappelle que la situation au Zimbabwe a été le seul point débattu par les ministres des Affaires étrangères, lors de la première séance à huis-clos du Conseil exécutif de l’UA, dans la matinée de vendredi, sur l’initiative de certains ministres des Affaires étrangères, notamment ceux du Sénégal, du Liberia, de la Sierra Leone, de Djibouti et du Bénin.

Le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères, Sambarashe Mumbengegwi, a pris la parole à cette occasion, pour souligner que 99 pour cent du territoire zimbabwéen est contrôlé par le gouvernement.

Il a déclaré à ses pairs que ce sont les fermiers blancs qui sont revenus pour mesurer les terres qui ont radicalisé le mécontentement des populations.

Présentant à ce propos son pays comme une victime, le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères a soutenu que c’est le Zimbabwe qui « devrait être félicité pour sa retenue », selon une source qui a assisté à la séance.

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