L’avenir du Sahara occidental entre les mains de l’ONU


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Sahara Occidental
Paysage du Sahara Occidental

Autonomie ou indépendance, le statut de l’ex-colonie espagnole du Sahara occidental est actuellement en cours de négociation sous la houlette des Nations Unies. Le mois d’avril a été particulièrement prolifique sur le plan diplomatique et marque la volonté apparente de l’ONU de trouver une solution consensuelle entre les deux belligérants. Le rapport de force entre le Maroc et le mouvement pour l’indépendance de ce territoire, le Front Polisario, est désormais arbitré par l’organisation internationale qui ouvre la voie à des négociations directes.

Lundi dernier, à l’unanimité de ses quinze membres, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé le Maroc et le Front Polisario à « engager des négociations sans conditions préalables et de bonne foi, en prenant en compte les événements des derniers mois, afin de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette d’assurer l’autodétermination du Sahara occidental ».

Un satisfecit pour les Sahraouis du Front Polisario, tant cette résolution 1754 élude le projet d’autonomie marocain au profit du principe du droit inaliénable à l’autodétermination. Même son de cloche pour l’Algérie, soutien inaltérable des indépendantistes, qui salue la médiation onusienne et adhère à sa démarche préconisant les négociations directes. Après plus de trente années de lutte éreintante du peuple sahraoui pour l’accès à l’indépendance, l’ONU apparaît comme le cadre le plus adéquat pour négocier une solution politique. Dans sa résolution, l’ONU se félicite « des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement prenant note également de la proposition du Front Polisario présentée au secrétaire général le 10 avril 2007».

Deux visions opposées de l’avenir du Sahara Occidental

Des émissaires du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon sont attendus au Maroc et en Algérie vers le 15 mai pour définir les cadres des négociations. « Nous allons décider des cas pratiques et établir le cadre, la date et le lieu pour entamer les négociations », a annoncé le représentant du Polisario aux Etats-Unis, Mohammed Boukhari. Médiation américaine, c’est ce que propose l’ambassadeur des Etats-Unis à Rabat, Thomas Riley, qui s’est dit « prêt à faciliter les négociations » entre les deux camps.

Toutefois, deux conceptions s’opposent, deux visions pour le statut futur du Sahara occidental mais surtout deux intérêts incompatibles. Pour le Royaume chérifien, la souveraineté sur ses « provinces du sud » ne peut être remise en cause. Le plan d’autonomie présenté à l’ONU, et défendu mordicus, vise à confier aux sahraouis la gestion interne du territoire maintenu sous tutelle marocaine. Pour Rabat, ce projet constitue « la seule et unique solution » pour mettre un terme à ce conflit sans fin. Un plan naturellement approuvé par les membres du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes, un organe marocain composé de sahraouis favorable à la mainmise, négociée, du Royaume sur le Sud. Un projet fermement rejeté par le Front Polisario, attaché à l’organisation d’un référendum. Annexion ou indépendance, telles sont les deux options.

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