L’Afrique se mobilise pour renforcer ses systèmes d’enregistrement civil


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registar of birth and deaths

Le 19 avril 2024 à Addis-Abeba, des experts du développement ont plaidé pour un soutien politique accru afin d’accélérer les investissements dans les systèmes efficaces d’enregistrement civil et de statistiques vitales (CRVS). Ces systèmes sont essentiels pour garantir une identité légale à tous les membres de la population, une étape cruciale pour l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 16.9 qui vise à offrir une identité légale à tous, y compris l’enregistrement des naissances d’ici 2030.

Lors d’un webinaire organisé par la Commission Économique pour l’Afrique (ECA), il a été révélé que, malgré des progrès dans le développement de systèmes CRVS dans la plupart des pays africains, le continent rencontre encore des défis majeurs en matière de déclaration des naissances et des décès. Oliver Chinganya, Directeur du Centre Africain de Statistiques (ACS), a exprimé son inquiétude quant au retard de l’Afrique dans la fourniture de statistiques précises et actualisées sur ces événements vitaux. Il a souligné l’importance de ces statistiques dans l’élaboration de politiques de développement économique adéquates.

Depuis l’adoption de l’Agenda de Développement Durable en 2015, incluant l’ODD 16.9, des efforts continus sont nécessaires pour soutenir la capacité statistique des pays, y compris les systèmes d’enregistrement civil et de statistiques vitales, avec pour objectifs de parvenir à un enregistrement de 100% des naissances et 80% des décès.

Historique et Importance des systèmes CRVS

L’importance de l’enregistrement civil remonte à bien avant l’adoption des ODD. Les premiers systèmes de ce type ont été développés pour formaliser l’identité des individus à des fins juridiques et administratives. Dans de nombreux pays africains, la mise en place de ces systèmes a été progressivement établie post-indépendance, souvent influencée par les systèmes coloniaux qui privilégiaient les zones urbaines et les citoyens de statut économique supérieur.

Les systèmes CRVS sont essentiels non seulement pour la reconnaissance légale des individus mais aussi pour la planification économique et sociale, permettant aux gouvernements de mieux allouer les ressources et de planifier les services de santé et d’éducation. De plus, sans enregistrement adéquat, de nombreux enfants risquent de devenir apatrides, ce qui les expose à de multiples vulnérabilités.

Initiatives et Innovations

Pour surmonter ces défis, plusieurs pays ont mis en œuvre des innovations significatives. Par exemple, le Ghana et le Rwanda ont adopté des solutions numériques pour collecter des données et intégrer des systèmes, tandis que des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont réformé leurs cadres législatifs pour renforcer l’efficacité de leurs systèmes CRVS.

Le réseau de webinaires et les discussions continues, comme celles organisées par l’ECA, sont cruciaux pour partager les meilleures pratiques et renforcer les engagements politiques autour de ces enjeux. Les experts ont également souligné la nécessité de sensibiliser les communautés aux avantages des documents légaux, améliorant ainsi leur adoption.

En conclusion, l’Afrique est à un tournant crucial. Avec le soutien politique et les investissements nécessaires, le continent peut surmonter les obstacles à l’enregistrement civil et ainsi assurer une identité légale à tous ses citoyens, conformément aux ambitions mondiales de l’Agenda 2030.

Pour plus d’informations sur les efforts de la Commission Économique pour l’Afrique, visitez le site de l’UNECA.

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