Interview de Martin Ziguele


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Martin Ziguele
Martin Ziguele

A la suite du coup d’Etat manqué le 26 mai 2001 contre le président de la République Centrafricaine, Felix Patassé, le Premier ministre Martin Ziguele, en visite officielle à Paris, s’explique, tentant de démentir les rumeurs sur la liquidation des ex-putschistes.

Afrik : Quel est le sort réservé aux auteurs du putsch raté ?

Martin Ziguele : La presse internationale nous a accusés d’avoir éliminé les putschistes, alors que nous mettons un point d’honneur à ne pas régler ces conflits dans la violence. Nous avons voté une loi d’amnistie pour les mutins. Toutes les personnes suspectes qui ont été arrêtées sont placées sous le contrôle d’une commission d’enquête judiciaire qui continue ses investigations jusqu’au procès, qui doit se passer dans la transparence totale et l’équité.

Afrik : On reproche à votre gouvernement une mauvaise gestion qui entraînerait, entre autres, le non-paiement des salaires des fonctionnaires depuis 2 ans ?

Martin Ziguele : Si le président détourne à des fins personnelles le budget de l’état, toute ses transactions passent par la Banque centrale. Dans ce cas, c’est facile à vérifier.

Après les graves crises sociales et politiques que nous avons rencontrées, Monsieur Patassé, a promis de régler la somme de 10 millions de dollars aux fonctionnaires.

Afrik : D’où vient cet argent et quelles sont les mesures concrètes prises pour régler ces arriérés ?

Martin Ziguele : Cette somme que nous n’avons toujours pas obtenue, ne vient pas, contrairement aux déformations médiatiques, de la fortune personnelle du président. Nous avons voulu emprunter à un organisme officiel en lui proposant comme garantie, un échange sur des concessions minières. Il est prioritaire pour nous de faire face à ce stock d’arriérés de salaire afin de relancer l’économie en rendant aux habitants leur pouvoir d’achat.

Afrik : Quels sont les résultats de vos investigations concernant le coup d’état ?

Martin Ziguele : Tout d’abord, nous avons saisi au domicile de l’ancien président André Kolingba, un stock d’armes et d’obus suffisamment important pour tenir pendant 6 mois. Nous ne savons toujours pas qui a financé et fourni les armes, et je m’insurge encore une fois contre les journalistes qui prétendent que nous avons accusé le gouvernement français d’avoir soutenu le putsch.

Quoiqu’il en soit, le message que je tenais à faire passer à tous les Centrafricains, c’est que nous ne prenons aucune mesure d’ostracisme contre qui que soit dans notre pays.

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