Guinée, pays mort


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De nouvelles journées sans travail sont prévues, en Guinée, après les massacres du 28 septembre. Après que la junte a décrété deux journées de deuil national, suivie de près par le mouvement social, c’est au tour des femmes issues des forces vives (une coalition de partis, de syndicats et d’associations de la société civile) d’en décréter une, demain, mercredi 28 octobre. Des rumeurs parlent également d’une opération « Guinée pays mort » qui débuterait le 2 novembre et ne s’achèverait qu’après le départ de la junte.

Notre correspondant en Guinée

Demain, mercredi 28 octobre, est décrétée journée sans travail par les femmes des forces vives. Il s’agit, selon les propres termes de la déclaration, d’une journée de recueillement et de prières «à la mémoire des illustres victimes de la tragédie du 28 septembre». Elle sera aussi, et surtout, une journée de protestation pacifique contre la junte au pouvoir, commente un responsable politique des forces vives.

« Cette journée est dédiée en particulier aux femmes et aux filles qui ont été sauvagement atteintes dans leur intégrité physique et morale », précise la déclaration. En outre, les forces vives demandent aux Guinéens de s’abstenir de toute activité professionnelle.

Le 2 novembre, pays mort?

Concernant le 2 novembre prochain, des rumeurs persistantes font état du déclenchement par les forces vives d’une opération « pays mort », qui devrait se poursuivre jusqu’au départ du pouvoir du capitaine Moussa Dadis Camara.

Sur la question, le chargé de communication du forum des forces vives, Aboubacar Sylla, président de l’Union des forces pour le changement (UFC), estime qu’il s’agit d’une démarche exprimée par certains membres de la coalition. Mais cette idée, qui commence à faire son chemin au sein de l’opinion, n’est pour le moment pas retenue, précise-t-il.

La date du 2 novembre est officiellement celle du départ de la junte et des représentants des forces vives pour Ouagadougou où débutera le dialogue entre les deux parties, arbitré par Blaise Campaoré, le président du Burkina Faso et médiateur de la Cedeao dans le conflit en Guinée.

L’UE prend des sanctions contre la junte

L’Union européenne (UE) a décrété mardi des sanctions ciblées à l’encontre d’une quarantaine de membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) et proches de la junte, ainsi qu’un embargo sur les armes. Soutenu par les Etats-Unis, un embargo sur les armes a déjà été décrété par la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) qui exige du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, de ne pas se présenter à l’élection présidentielle prévue en janvier.

Une liste de 42 personnes visées par des interdictions de visas devrait prochainement être publiée au Journal Officiel de l’UE, a précisé le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner. Ce dernier a soulignant qu’en parallèle « une étude sur l’éventualité de gels d’avoirs » était en cours.

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