Guinée : le Groupe de contact souhaite la tenue des elections cette année


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Pour la cinquième fois, le Groupe international de contact sur la Guinée est à Conakry. Les travaux ont démarré ce jeudi matin et s’achèvent vendredi. La cérémonie d’ouverture, présidée par le Premier ministre guinéen, Kabiné Komora, a enregistré la présence du secrétaire exécutif de la commission de la CEDEAO, du représentant spécial des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest. Et pour la première fois, le commissaire à la paix et sécurité de la Commission de l’Union africaine a fait le déplacement. Les instituions internationales ont rappelé aux autorités guinéennes la nécessité de maintenir la tenue des élections présidentielles en 2009.

Notre correspondant en Guinée

D’entrée, le co-président du Groupe international de contact sur la Guinée Mohamed Ibn Chambas, secrétaire exécutif de la Commission de la CEDEAO, dira que la présente session a deux objectifs majeurs. A savoir, examiner les obstacles qui entravent la mise en œuvre du chronogramme de la transition, et la formulation des propositions objectives afin de permettre la mise en place du Conseil national de la transition (CNT) qui aura charge de toiletter la constitution.

Dans une allocution courtoise mais ferme, il a réitéré la volonté du Groupe international de contact à soutenir la tenue les consultations législatives et présidentielles à la fin de cette année, telle que prévue par le chronogramme.

Pour ce faire, Mohamed Ibn Chambas appelle toutes les parties prenantes au respect de leurs engagements qu’elles ont librement pris, et qui ne sauraient être conditionnées à d’autres considérations.

Les assurances du Premier ministre guinéen

Pour sa part, le Premier ministre guinéen, Kabiné Komara a rappelé les observations contenues dans le communiqué du Conseil de paix et de sécurité de la Commission de l’Union africaine en réunion le 10 juillet à Addis-Abeba concernant l’état de la transition en Guinée.

Ledit communiqué fait état, selon Kabiné Komara, de la non mise en place du Conseil national de la transition ; l’absence d’un dialogue continu entre les acteurs de la transition ; la restriction des libertés d’expression ; l’arrêt de l’enrôlement ; ainsi que des entraves graves aux activités des partis politiques.

En réponse aux observations soulevées dans le communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, le Premier ministre accuse un déficit d’informations. Comme pour étayer cette affirmation, il cite le dialogue franc et direct qui s’est déroulé le 10 juin entre le chef de la junte Moussa Dadis Camara et la coalition des forces vives de la nation. Depuis, ajoute Kabiné Komara, un climat de confiance s’est instauré entre les deux parties. En témoigne, selon lui, cette autre rencontre du 10 juillet dernier dans les installations de la radio télévision guinéenne (RTG), et qui a porté sur la problématique de la fourniture de l’électricité. Il a également rappelé la mise en place du Comité ad hoc (composé de 22 membres) proposé par les forces vives. Ce comité a charge de réfléchir sur les capacités réelles relatives au respect du chronogramme.

S’agissant des lenteurs dans la mise en place du Conseil national de la transition, le Premier ministre évoque les complexités préalables des consultations. Et d’enchaîner sur la relance de l’enrôlement à partir du 18 juillet prochain.

Un appel aux bailleurs de fonds

Concernant la situation de la liberté de mouvements des partis politiques, le Premier ministre précise que le chef de l’Etat en fait un point d’honneur. C’est la raison pour laquelle, dira Kabiné Komara, récemment il a fait publier un contre-communiqué pour la non restriction des activités des partis politiques. Il s’agit d’un communiqué qui désavoue celui du Premier ministre guinéen lu la veille par le ministre de l’Administration du Territoire et des Affaires Politiques, Frédéric Kolié.

Kabiné Komara ne finira ses propos sans supplier la communauté des bailleurs, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international de reprendre ses opérations en Guinée. « Vous pouvez ne pas faire de nouveaux prêts, mais vous ne pouvez pas bloquer les opérations », ainsi s’est adressé M. Komara à la Banque mondiale. Au même moment, une petite coupure d’électricité d’une poignée de minutes a eu lieu, pendant l’allocution du PM. Comme pour dire que la Guinée a vraiment besoin de soutien.

S’en est suivi le mot du Commissaire à la paix et Sécurité de la commission de l’Union africaine. Il a précisé que la période de six mois de transition pour les gouvernements issus des insurrections est le délai indiqué par les accords de Cotonou pour un retour à l’ordre constitutionnel. Les travaux de cette cinquième session du Groupe international de contact prendront fin demain vendredi à Conakry. Mais parallèlement, des entretiens du Groupe de contact avec les acteurs de la transition y compris le chef de la junte sont prévus.

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