Gabon : l’épouse d’Ali Bongo inculpée et placée en résidence surveillée


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Sylvia Valentin et Ali Bongo
Sylvia Valentin et Ali Bongo

L’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, a été inculpée de « blanchiment de capitaux ». L’épouse du Président déchu, Ali Bongo Ondimba, est maintenue en résidence surveillée.

La tourmente se poursuit dans la famille de feu Omar Bongo, deuxième Président du Gabon indépendant, après Léon Mba (1961-1967). A sa mort, en 2009, son fils Ali Bongo est porté au pouvoir. Viennent par la suite quatorze longues années de règne, jusqu’à sa chute, le 30 août 2023. Des militaires, parmi lesquels des membres de la Garde républicaine, ont annoncé la « fin au régime en place ». Ce fut le grand basculement dans ce pays d’Afrique Centrale.

En effet, dans la foulée, les soldats ont placé le Président sortant Ali Bongo Ondimba, en résidence surveillée. Le 30 août ayant coïncidé avec la proclamation des résultats de la Présidentielle qui donnait le fils d’Omar Bongo vainqueur. « Assez », jugeait la Garde républicaine, qui mettait fin au règne sans partage de la famille Bongo, depuis 56 ans. C’est ainsi que le général Brice Oligui Nguema est désigné président de la Transition.

Qui dirigeait le Gabon ?

Seulement, l’armée accusait l’ex-Première dame et son fils, Noureddine Bongo Valentin, d’avoir manipulé Ali Bongo. « La Première dame et Noureddine ont gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo… Parce que depuis son AVC, ils ont falsifié la signature du président, ils donnaient des ordres à sa place en plus du blanchiment d’argent et de la corruption », avait indiqué le général Oligui. Non sans se demander : « Qui dirigeait le pays ? ».

Le 20 septembre, le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, annonçait le placement sous mandat de dépôt de Noureddine Bongo. « Haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants ». Voilà ce que reproche la justice à Bongo-fils.

Nourredine Bongo est ses épaules chargées

A juste raison ? Tout porte à le croire dans la mesure où Noureddine Bongo avait assumé de lourdes responsabilités sous le règne de son père. C’est le jeudi 5 décembre 2019 qu’Ali Bongo a officiellement créé le poste de Coordinateur général des affaires présidentielles. Le Président Ali Bongo désigne son fils, Noureddine Bongo Valentin, pour occuper ce poste. Avec de lourdes charges !

En effet, la mission du fiston était : « assister le président de la République dans la conduite de toutes les affaires de l’État ». Le fils de Sylvia Valentin est alors doté d’un Cabinet composé de six conseillers également assistants de son père. Un parfum de future dévolution monarchique du pouvoir sentait dans ce pays d’Afrique Centrale. C’était sans compter avec la junte militaire.

Sylvia Bongo Ondimba Valentin assignée à résidence

Noureddine Bongo Valentin est arrêté le mardi 19 septembre et incarcéré dans la prison centrale de Libreville. Avec d’autres hauts responsables, il est accusé de « haute trahison contre les institutions », « détournement de fonds publics », « malversation financière internationale en bande organisée », « faux et usage de faux», « falsification de la signature du président », « corruption active » ou encore « trafic de stupéfiants ».

Ce jeudi 28 septembre, c’est au tour de sa mère d’être épinglée par la justice gabonaise. « Madame Sylvia Bongo Ondimba Valentin a comparu, le jeudi 28 septembre, devant le juge d’instruction qui l’a inculpée de blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux », a déclaré, ce vendredi, le procureur de la République de Libreville, André Patrick Roponat. Le procureur a ajouté qu’une assignation à résidence a été ordonnée.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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