Exhumation des moines de Tibhirine : la visite du juge Trévidic reportée


Lecture 2 min.
arton37764

L’Algérie a annoncé avoir reporté la visite du juge français Marc Trévidic, initialement prévue dimanche, dans le cadre de l’exhumation des têtes des sept moines de Tibhirine, assassinés en 1996.

Les proches des sept moines de Tibhirine, tués en 1996, sont déçus. L’exhumation des moines, dont seules les têtes avaient été retrouvées au bord d’une route de montagne, près de Médéa, une ville située à 80 kilomètres au sud-ouest d’Alger, prévue dimanche a été reportée, à la demande d’Alger. Cette exhumation, les magistrats français la réclament depuis plus de deux ans. Les autorités algériennes finissent par accepter en automne dernier, à l’occasion du premier déplacement du juge français Marc Trévidic, à Alger.

« C’est pour nous une immense déception et un camouflet infligé à la justice française », a réagi l’avocat des proches des familles des religieux, Me Patrick Baudouin. Le magistrat de liaison entre l’Algérie et la France a indiqué au juge Trévidic que tout n’était pas prêt pour cette visite.

Cette visite aurait été reportée « à fin mai, début juin », selon une source judiciaire, c’est-à-dire après l’élection présidentielle algérienne. A ce sujet, l’avocat des familles des victimes, qui affirme que ces dernières sont « menées en bateau depuis si longtemps », s’interroge sur l’éventuelle relation entre ce report soudain et « le climat délétère en Algérie à l’approche de la Présidentielle ».

Pour rappel, les moines de l’Ordre de Cîteaux de la stricte observance, Christian de Chergé, Luc Dochier, Paul Favre-Miville, Michel Fleury, Christophe Lebreton, Bruno Lemarchand et Célestin Ringeard, avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 par un groupe d’hommes armés dans leur monastère isolé de Tibhirine. Un mois après, le Groupe islamique armé (GIA), en pleine guerre civile, dite « décennie noire », revendique le rapt. L’émir du groupe armé, Djamel Zitouni, proposait un échange avec un responsable du GIA, Abdelhak Layada, aujourd’hui en liberté. Mais le 21 mai, un second communiqué annonce l’exécution des sept religieux, dont les têtes seront retrouvées neuf jours plus tard.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News