Esclavage textile au Lesotho


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Les exportations textiles du Lesotho vers les Etats-Unis connaissent un véritable boom sous l’impulsion de l’African growth opportunity act. Aux dépens des conditions de travail sacrifiées sur l’autel du rendement.

Travail sept jours sur sept avec des heures supplémentaires, faibles salaires, licenciements arbitraires, syndicats non reconnus… Les travailleurs textile du Lesotho n’ont pas la vie facile. Pourtant, le secteur ne s’est jamais aussi bien porté grâce aux exportations vers les Etats-Unis dopées par les facilités douanières accordées par les Américains dans le cadre de l’African opportunity act (Agoa). Seulement le respect des carnets de commande a un prix. Il se fait aux dépens des conditions de travail.

Le Syndicat des travailleurs unis du textile au Lesotho lance un cri d’alarme à leurs commanditaires américains pour qu’ils viennent constater sur place l’ampleur de l’exploitation de la main-d’oeuvre ouvrière. Car les entreprises locales, essentiellement taïwanaises, opèrent en toute impunité pour bafouer les lois du travail en vigueur dans le pays. Le gouvernement, trop heureux des résultats obtenus, ferme les yeux.

Deuxième exportateur africain vers les Etats-Unis

Après l’Afrique du Sud, le Lesotho est, en volume, le plus gros exportateur textile africain. Des chiffres qui depuis deux ans connaissent des taux de progression extraordinaires. Plus 37,8% en 2001, plus 50% prévus cette année. Bien avant les avantages tarifaires consentis par l’Agoa, le secteur – qui emploie aujourd’hui plus de 40 000 travailleurs – bénéficiait d’un puissant avantage compétitif en raison du faible coût de sa main-d’oeuvre. Les capitaux convergent. D’autant que le Lesotho jouit d’une union douanière avec l’Afrique du Sud et des accords de coopérations Nord/Sud dans le cadre des accords de Lomé.

Reste que les parents pauvres du textile dans le pays demeurent les premiers acteurs. De plus en plus, les travailleurs s’unissent pour essayer d’endiguer la dérive d’exploiteurs qui en veulent toujours plus. Un bras de fer qu’ils ne gagneront pas seuls. Ils comptent sur une prise de conscience des importateurs occidentaux pour faire pression au nom d’une bien salutaire éthique professionnelle.

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