Morts suspects en Egypte : craintes pour les droits de l’Homme


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Les droits de l’Homme sont en péril en Egypte. C’est du moins ce que laissent présager les morts suspects enregistrés dans le pays. C’est le cas notamment de la mort des 37 détenus au Caire. Des décès qui, pour les Egyptiens, sont synonymes de non-respect des droits de l’Homme.

Le décès des 37 détenus au Caire inquiète les Egyptiens. Ces derniers craignent un non-respect des droits de l’Homme. D’autant plus que les détenus sont morts dans des conditions pour le moins irrespectueuses.

Morts dans des conditions troubles

Lors d’une dispersion, le 14 août, des partisans du Président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l’armée, le détenu Chérif Gamal Siyam a été arrêté. Quatre jours plus tard, il décède avec 36 détenus, asphyxié dans un fourgon de police qui se dirigeait à la prison d’Abou Zaabal. Des décès survenus dans des conditions troubles, car il y eut plusieurs versions des faits. Ainsi, selon le gouvernement intérimaire, aucune règle n’a été violée. Ce que réfutent les défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que les proches des victimes qui considèrent les autorités comme responsables de ces morts. Certains parlent de guet-apen d’hommes armés contre le fourgon, quand d’autres accusent les détenus d’avoir pris en otage un policier à l’intérieur du fourgon. Un acte qui selon le ministre de l’Intérieur justifie les tirs de grenades lacrymogènes. La cause des décès pourrait également être liée à des bousculades.

Face à toutes ses spéculations, un membre d’Human Rights Watch a montré les photos des corps à un expert de médecine légale. Ce dernier a été surpris par l’état de décomposition des corps, tout en affirmant que cet état pouvait être lié à de mauvaises conditions de conservation. Pour l’expert, les gaz lacrymogènes ne seraient pas à l’origine de la mort des détenus, car « il est relativement rare que les gaz lacrymogènes entraînent la mort. Pour Alistair Hay, professeur de toxicologie environnementale à l’université de Leeds, le fourgon devait être fermé quasi-hermétiquement car, « si les portes avaient été ouvertes, il n’y aurait probablement eu aucun décès ». C’est cette idée qui hante la sœur de Chérif, Lamia. « Comment peut-on enfermer de la sorte des êtres humains? Est-ce qu’on essaye de nous faire croire qu’on ne les a pas entendus appeler à l’aide, crier pour réclamer un peu d’air? », lance-t-elle à l’AFP. « Ce n’est pas une erreur, c’est un crime », dit-elle. Me Mahdy partage le même avis: « quelle que soit la raison de leur mort, c’est un crime ». « La police et le gouvernement sont responsables de ces hommes », dit-il.

Pour l’avocat des victimes, leur mort est synonyme de non-changement de la situation en Égypte, après les révoltes de 2011, notamment en ce qui concerne les droits de l’Homme. Il déplore cette situation qui, pour lui, est pire qu’avant.

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