Courts de cinéma


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La 11ème Quinzaine du cinéma francophone du Centre Wallonie-Bruxelles (Paris) bat son plein. Au milieu des longs-métrages et des documentaires proposés : trois petits bijoux de courts métrages d’Afrique noire.

Ablaye a 12 ans, une mère hystérique, un père en prison et une grand-mère poule. Il traîne ses sandales en plastique sur le bitume abîmé d’une ville sénégalaise avec vue sur l’Atlantique. Accompagné par un jazz urbain et rafraîchissant, il parcourt la ville, chien en laisse, échappant aux militaires de la brigade sanitaire qui emmènent les animaux à la fourrière. Avec ce Jour de grâce bien ficelé, Mamadou Tintin Sene réalise son premier court de métrage de fiction. Après avoir été assistant réalisateur sur plusieurs films au Sénégal, il livre une tranche de vie et d’enfance dure et poétique à la fois. Il a ouvert, mercredi, une séance de trois courts métrages, lors de la 11ème Quinzaine du cinéma francophone du Centre Wallonie-Bruxelles.

Des courts d’Afrique noire à voir et revoir, comme Bintou, de la Burkinabé Fanta Régina Nacro, prix du meilleur court métrage au Fespaco 2001 et à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2001. Filmé avec délicatesse et humour, le personnage de la délicieuse Bintou est l’occasion pour la réalisatrice de plaider pour l’émancipation des femmes africaines et leur indépendance économique.

Nouvelle vague

Saluée comme l’une des représentantes de la  » Nouvelle vague africaine « , Fanta Régina Nacro lèche ses plans et taille des dialogues incisifs sur mesure pour sa comédienne, l’excellente Alimata Salouka Koné. Cette dernière interprète Bintou, femme au coeur d’or et à la volonté d’acier qui, malgré les réticences de son macho de mari, veut mettre sa fille à l’école. Pour cela, elle doit gagner de l’argent, quitte à déséquilibrer son couple…

Enfin, il est encore question d’enfance dans Mouka (coproduction franco-burkinabé), sixième court métrage de l’Ivoirien Adama Roamba. Le réalisateur suit les pérégrinations de Mouka, sourd et muet de 10 ans, qui vit dans la rue depuis l’assassinat de son père et l’emprisonnement de sa mère pour ce meurtre qu’elle n’a pas commis. La vie est dure pour ce jeune enfant des rues qui se frotte à un patron brutal et à des gardiens de prison paresseux et cyniques.

Des rues de Ouagdougou à celles de Pikine, les caméras africaines donnent avec éclat ces courts particuliers qui méritent une place au soleil du 7ème art international.

11ème Quinzaine du cinéma francophone du centre Wallonie-Bruxelles, du 7 au 19 octobre 2002

Centre Wallonie-Bruxelles – 46, rue Quincampoix – 75004 Paris

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