Congo : Vérone Mankou, le numérique pour doper la croissance


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Vérone Mankou, ou l’homme qui fait tomber les barrières du numérique. Alors que les grands industriels des Telecoms et de l’Internet, les Apple Samsung Nokia Microsoft, se développent dans les vallées de la Californie ou les plaines coréennes, Vérone Mankou a choisi d’assembler des téléphones mobiles et des plaquettes numériques en Afrique. Inauguration à Brazzaville d’une toute nouvelle unité de production.

Le 22 juillet 2015 restera dans la mémoire du Ministre congolais du Développement industriel, Isidore Mvouba, Ministre d’Etat, accompagné des Ministres des PME, Adelaïde Mougany, des Postes et Telecommnications, Thierry Moungalla, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Bruno Jean Richard Itoua, et Alain Akouala, tous présents à l’inauguration de la nouvelle « usine » de VMK.

VMK est la société de Vérone Mankou, jeune entrepreneur congolais qui a décidé d’assembler et donc de produire en Afrique sa propre ligne de téléphones portables et de tablettes numériques, prouvant que les nouvelles technologies peuvent être dès aujourd’hui productrices d’emplois sur le continent. D’ores et déjà une centaine de jeunes Congolais s’activent dans ses ateliers d’assemblage et Vérone Mankou peut aujourd’hui annoncer qu’avant la fin de l’année prochaine, « 100% des produits VMK seront montés ici sur place ».

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Ce jour-là, il leur fut donné d’entrer dans le saint des saints : l’usine elle-même, le cœur du réacteur de la fusée VMK. Non sans une préparation opérationnelle quasi opératoire, comme on dit dans les milieux hospitaliers, car chacun fut dûment revêtu de sa blouse en nylon, de ses chaussons jetables, de sa casquette protectrice… Protectrice pour sa chevelure ? Non pas, protectrice pour les petits animaux au ventre ouvert gisant sur les chaines de production, bestioles numériques encore dépecées en cours de synthèse, micro-processeurs à l’air, cartes mères à nu, mémoires encore vierges… Eléments entre lesquels un cheveu égaré ferait désordre… Et plus simplement court-circuit, erreur fatale.

Il leur fallut même, avant d’aller admirer les techniciens à la tâche, passer quelques dizaines de secondes dans une sorte de sas de décontamination, compartiment étanche dans lequel des courants d’air pulsés et aspirés débarrassèrent les notabilités et les journalistes invités de tout reliquat de poussière, pour qu’ils n’entrent qu’impeccables et reluisants dans l’espace sacré, aux rituels très formels, dans lequel des sortes de chirurgiens administraient les derniers soins aux bestioles numériques qui défilaient devant eux… avant de prendre vie et couleurs en bout de chaîne.

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Au-delà des procédures et de la mise en scène de la visite inaugurale, le fait est là, et il constitue une évolution exemplaire : il est possible d’installer aujourd’hui en Afrique centrale, au Congo, à Brazzaville, une unité de production efficace et parfaitement sécurisée de téléphones mobiles et de tablettes numériques, objets dont la population africaine est aujourd’hui une consommatrice effrénée. Dès lors, il est possible de transformer cette consommation en croissance économique intégrée et inclusive : nouveaux emplois, développement de nouvelles compétences, mise en place d’un cercle économique vertueux dans lequel la consommation africaine fait tourner l’industrie africaine, fournit des emplois à l’Afrique donc renforce la consommation… Et ainsi de suite.

Doué pour la communication autant que pour les affaires, Vérone Mankou avait choisi pour inaugurer son usine de produits numériques, le lendemain du Forum Forbes Afrique sur le « numérique vecteur de croissance en Afrique », et ainsi une cohorte importante de journalistes locaux et internationaux (Africa n°1, RFI, Le Point, Afrik.com…) avaient été sensibilisés et avaient pu faire le déplacement… Tant il est vrai qu’à l’ère numérique plus que jamais la communication est aussi un vecteur de développement et de croissance.

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Le numérique est au cœur des enjeux de développement du continent non seulement parce qu’il raccourcit les distances, accélère les processus de communication et le partage de la connaissance, mais aussi et avant tout parce que le numérique constitue un secteur de production extrêmement porteur sur lequel l’Afrique a des atouts, en termes concurrentiels. L’ouverture de l’usine de VMK, la société créée par Vérone Mankou, à Mpila, Brazzaville, Congo, est plus qu’un symbole: elle ouvre la voix vers l’avenir en raccrochant numérique et nouvelle croissance économique. Gageons qu’il sera rapidement imité ailleurs au Congo et ailleurs sur le continent !

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