Congo, « biens mal acquis » : l’affaire qui fait « pschitt » ?


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Revirement spectaculaire en vue dans la fameuse affaire des « Biens mal acquis », curieusement orientée en direction des trois Etats pétroliers d’Afrique centrale, le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale? L’intuition partagée par de nombreux observateurs, pour lesquels la justice française aurait été depuis 7 ans « instrumentalisée » pour servir des intérêts anglo-saxons, serait-elle sur le point d’être vérifiée?

C’est un rebondissement inattendu dans une procédure qui semblait se dérouler sans anicroche : l’avocat français Jean-Marie Viala a commencé par obtenir l’annulation du « mandat d’arrêt international » qui visait depuis plusieurs mois Theodorin Obiang Nguema, fils du Président équato-guinéen, et il vient de porter un coup qui pourrait bien être fatal à toute la procédure dite des « Biens mal acquis »…

De quoi s’agit-il? D’une plainte contre X, déposée en France au nom de son client, le Président congolais Denis Sassou N’Guesso, pour « tentative d’escroquerie au jugement ». Cette plainte mettant potentiellement en cause l’ensemble de la procédure, elle pourrait mettre en déroute l’offensive conduite depuis plusieurs années contre le président congolais, le Président gabonais, et le vice-président équato-guinéen.

Faire triompher le Droit…

« Faire triompher le droit », pour Me Jean-Marie Viala, auteur de la plainte, c’est simplement démontrer que l’accusation visait non à établir la vérité, mais à créer un dommage politique et médiatique à l’encontre des victimes de ces accusations, avec comme effet collatéral une dégradation des relations entre les pays occidentaux, la France e tout premier lieu, et les trois pays concernés, Congo, Gabon et Guinée équatoriale.

Quels effets pourrait avoir cette plainte ? « Prouver que la totalité des dossiers avancés sont sans fondement » et mettre ainsi la France en devoir « d’annuler toutes les saisies, ainsi que les ventes et gels des avoirs de toutes les personnes, et Etats, visés par la vente originelle. » Tel est donc l’objectif rationnel recherché par Me Viala, ainsi qu’il s’en est lui-même ouvert au site Internet LPLD.fr, L’oeil Pour Le Dire, le site « lanceur d’alertes ».

Vers un abandon des poursuites?

Nouveau rebondissement ou aplatissement définitif de cette affaire, jusque là gonflée comme une baudruche par une coalition d’intérêts convergents? Toujours est-il que le vent semble tourner, et que la feinte placidité de l’avocat de Transparency International France, Me William Bourdon, ne parvient plus à donner le change : il se pourrait bien que dans les prochaines semaines, « l’affaire » disparaisse de l’actualité… Mais quel sera alors le nouveau scandale par lequel l’ancien pays colonisateur, appuyé par des intérêts américains, tentera de conserver son emprise sur ces anciens vassaux ?

Il est bon toutefois de souligner que ce qui est demandé à la justice française, c’est de reconnaître le caractère purement et simplement abusif des procédures intentées à l’encontre de ces 3 chefs d’Etat africains ou leur famille : sans lien avec le calendrier électoral congolais, l’action juridique qui a été engagée pourrait bien mettre un terme définitif à une affaire qui s’enlisait… Et donner encore plus de poids à la candidature du Président Denis Sassou N’Guesso, qui ne saurait tarder à se déclarer candidat.

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