Cameroun : les pickpockets s’invitent sur les lieux de deuil


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Un enterrement
Un enterrement

Il n’y a rien de plus grave dans la vie, que de perdre un être cher (conjoint, parent, enfants,…), et ensuite, enregistrer de nombreuses plaintes. Sur des vols d’argent, téléphone portable, appareil photo, caméra, portefeuille, objets de valeur. Si ce ne sont pas les vitres de véhicules qui sont brisées ou des portières forcées.

Cette situation dramatique a pour cause le passage des pickpockets/voleurs à la tire, parmi lesquels on retrouve les hommes, femmes et enfants, dans les différents lieux de deuil que sont : les morgues, églises, veillées à domicile, cuisine, cars de transport,….

Autrefois, ces invités d’un autre genre, n’opéraient que dans les marchés, salles de conférence, soirées récréatives, séances de prises de vue des mariés, y compris leurs réceptions, les stations de bus, les trains, les stades. Bref, partout où grouillait de monde, à l’exception des lieux de deuil. Est-ce à dire qu’ils compatissaient aux malheurs ? Ce qui hélas, n’est plus le cas. Ces voleurs ne font plus aucune distinction. Pourquoi ne distinguent-ils plus de lieux d’opération ? Ont-ils maintenant une pierre à la place du cœur ?

« Ça ne fait pas longtemps, que j’entendais parler des dégâts causés par les pickpockets, lors des cérémonies de réjouissance. Jamais, je n’avais entendu parler d’eux dans les lieux de deuil. Nous constatons que de nos jours, ils sont nombreux, s’habillent très bien, et opèrent partout. Il y a de cela quelques mois, j’ai été victime du vol de mon téléphone portable, lors de la levée de corps de mon papa. Il me vient en esprit, qu’à la morgue de l’hôpital militaire de Douala, lorsqu’on avait sorti la dépouille de mon père, un monsieur bien habillé, dont j’ignorais le visage, était venu me serrer sur sa poitrine, signe de consolation. Et juste après son départ, j’avais constaté que mon téléphone portable n’était plus dans ma poche. J’avais immédiatement alerté ma sœur, qui avait aussitôt appelé à mon numéro de téléphone, lequel ne passait plus.

Des risques pour les victimes

J’étais tombé évanoui. Heureusement que nous étions encore dans cet établissement hospitalier. Alors, les médecins sont vite intervenus. Et quelques heures après, j’avais repris connaissance. Vous pouvez imaginer ce qui allait m’arriver si on était soit à domicile ou au village ? Et comme si cela ne suffisait pas, même au village, nous avions encore enregistré des cas de vols de portefeuilles, téléphones portables, argent et autres objets de valeur. Et même des cas où des vitres ont été brisées », relate le tôlier Alphonse Nsia.

On ne distingue pas les pickpockets

« Malgré le fait qu’il y ait des uniformes, les foulards, les macarons, les tee-shirts, lors des évènements heureux et malheureux, il est très difficile de déceler ces hors-la-loi dans la foule. La majorité d’entre eux sont toujours bien mis. Ils trompent ainsi la vigilance du protocole, des hôtesses et des services de sécurité mis en place. Et lorsqu’on attrape l’un d’eux la main dans le sac, il faut faire attention. Ils sont toujours munis de lames rasoir, poignards, tournevis, pinces. Seule l’intervention très musclée des FMO (forces de maintien de l’ordre) peut le sortir des griffes de la foule furieuse, prête à en découdre avec lui ou lui ôter la vie. Les mots me manquent, pour qualifier ce phénomène que l’on néglige, mais qui est en train de prendre de l’ampleur dans notre pays », a-t-il poursuivi.

« Je prie nos autorités de prendre ce problème à bras le corps, sinon, il va s’enliser dans notre société », a-t-il conclu

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