Burkina Faso : Quand militaires et policiers s’affrontent


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Une bagarre généralisée entre militaires et policiers a mis la ville en émoi toute la nuit, contraignants les ouagalais, d’habitude noctambules à entrer tôt. Jeudi matin, le calme est revenu dans la capitale et les populations vaquent à leurs occupations.

Selon des sources proches de la police, tout serait parti de la mort d’un jeune soldat occasionnée par des policiers en service, dans la nuit du mardi.

Lors d’un concert musical, dimanche dernier, au stade municipal où les policiers de la Compagnie républicaine de sécurité (un corps spécialisé de la police anti-émeute du Burkina) assuraient la sécurité, une rixe survient entre eux et les militaires, autour des places à occuper par ces derniers.Des incompréhensions naissent et une lutte s’engage créant ainsi une ambiance délétère, surtout lorsque les militaires reçoivent du renfort.

Alors qu’on croyait l’incident clos, voici que le mardi certains protagonistes du dimanche nuit se croisent au Rond-point des Nations Unies (centre-ville). Il s’en est suivi des échanges de tirs et un militaire a perdu la vie. C’est donc en guise de protestation que plusieurs militaires sont revenus à la charge dans la journée de mercredi.

Des blessés et des dégâts importants

Les soldats en furie se sont attaqués aux policiers postés devant la Mairie centrale de Ouagadougou avant que des affrontements ne les opposent aux policiers du commissariat central.

Le commissariat central de la police a été en partie incendié et porte des impacts de balles, et la Direction générale de la police actuellement en rénovation, a été également saccagée. Les deux services sont actuellement gardés par la gendarmerie.

Le Camp de la compagnie républicaine n’a plus été épargné. Les véhicules et engins à deux roues qui s’y trouvaient ont été sérieusement endommagés.

Profitant de la confusion généralisée, la porte principale de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) a été défoncée et des prisonniers s’en seraient échappés. Durant toute la nuit, les coups de feu en rafales ont été entendus dans tous les quartiers de Ouagadougou.

Dans un communiqué lu, dans la nuit de mercredi, à la radio et à la télévision d’Etat, les ministres de la Sécurité et de la Défense, Djibril Bassolé et Yéro Boly ont réaffirmé la complémentarité entre policiers et militaires, et appelé au calme. Ils ont aussi assuré que les autorités judiciaires ont été saisies de cette affaire.

La matinée du jeudi est calme, après l’appel à la retenue lancé par les Ministres de tutelle et les missions de bons offices de la hiérarchie militaire.

Les querelles entre militaires et policiers sont courantes au Burkina Faso mais n’avaient jamais tourné à des affrontements armés d’une telle envergure.

Tiego Tiemtoré, correspondant d’Afrik.com au Burkina Faso

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