Biens mal acquis: le Parti démocratique gabonais indigné


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Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a vivement contesté mercredi la décision de la cour française de cassation. Cette dernière a autorisé la veille la justice de ce pays à ouvrir une enquête sur le patrimoine en France de trois présidents africains dont le défunt Omar Bongo Ondimba, le président congolais, Denis Sassou Nguessou et le chef de l’Etat équato-guinéen, T. Obiang Nguema et de leurs proches.

De notre correspondant

Inquiétude et indignation au PDG. «En effet, en décidant que les activistes français de Transparency International, dont les desseins cachés et les donneurs d’ordre sont connus, avaient un intérêt à agir au motif que les faits « seraient de nature à causer à l’association un préjudice direct et personnel en raison de sa mission spécifique de lutte contre la corruption », la cour de cassation française s’est d‘abord ridiculisée aux yeux de ceux qui y voyaient un temple du droit tout en se fourvoyant», a déclaré le parti au pouvoir.

Selon le PDG, cette juridiction a de surcroît créé un précédent extrêmement fâcheux, source d’insécurité juridique internationale et de tensions diplomatiques en s’inscrivant contre toutes les règles établies en droit international et contre la cour international de justice qui, en 2002, a eu à condamner la Belgique pour avoir violé l’immunité de juridiction d’un dirigeant de l’Etat Congolais.

«La cour de cassation s’est en effet totalement ridiculisée en se fondant sur des arguments aussi saugrenus. Car, à partir de là, tout le monde peut avoir un intérêt à agir contre n’importe qui, n’importe quand et n’importe où», a souligné le parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba en 1968.

«C’est le lieu de rappeler que les décisions de justice sont rendues en France « au nom du peuple français », or, au nom de quoi le peuple français serait-il légitime pour juger de faits qui ne le concerne en rien ? Quel peuple d’Afrique a fait du juge français et de Tranparency le gardien de ses intérêts ou de ses droits ?», se sont interrogés le responsables de ce parti.

En s’arrogeant ainsi, au nom d’une prétendue compétence universelle à géométrie variable, le droit d’engager les poursuites judiciaires pour les faits relevant d’autres Etats, estiment-ils, les juges français ont cédé à un penchant courant chez tous ceux qui, en Occident n’ont rien appris de l’histoire

«Ces magistrats français, arrière-garde nostalgiques d’un temps révolu, ne croient pas au droit international qu’ils foulent aux pieds, mais en la loi du plus fort et en la supériorité affirmée d’une civilisation au nom de laquelle, pourtant, les pires crimes ont été commis et sont toujours restés impunis au mépris du droit des peuples opprimés et spoliés par leurs congénères», ont regretté les responsables du parti démocratique gabonais.

Au regard de ce qui précède, cette formation politique a dénoncé avec la plus vive énergie cette décision et se réserve, a-t-elle affirmé, le droit de lancer toute action visant à en assurer l’échec, engageant, les auteurs de cette décision à en assumer, le moment venu, toutes les conséquences.

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