Après Dakar, les embouteillages pourrissent la vie des usagers à Thiès


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Marché central de Thiès
Le Marché central de Thiès

Les embouteillages se multiplient au Sénégal, rendant la vie déjà difficile des populations davantage compliquée. Jadis concentrés à Dakar, la capitale, ces bouchons dans la circulation se sont invités dans la cité du rail, au point de pourrir la vie des usagers.

Samedi 21 mai 2022, 17h32, nous sommes au beau milieu du marché central de Thiès, ville située à 70 kilomètres de Dakar. Plus précisément aux abords du rond-point Diakhao, carrefour menant au Commissariat central de la ville, au camp des forces de police Michel Le Grand, à la Mairie et situé à moins de 100 mètres de la Préfecture et de le Gouvernance. Le centre névralgique de Thiès. Difficile de croire qu’à cet endroit aussi sensible qu’un tel désordre puisse régner. A cette heure précise, pas l’ombre d’un policier.

C’est l’anarchie totale. Vendeurs à la sauvette, conducteurs de motos-taxis, ambulants, comme transporteurs dits «pousse-pousse» se servant de diables multitâches se disputent la chaussée. Chacun se croît maître de la route. «Laissez passer, laissez passer !», hurle ce conducteur de diable aux clients venus faire leurs courses dans un marché où les trottoirs sont occupés par les vendeurs, laissant comme seul point de passage la chaussée. «Hé, vous ne pouvez pas faire doucement», lance ce piéton qui venait de se faire heurter par un moto-taxi. «Diégalou (pardon)», lance le conducteur, qui n’a même pas pris le soin de s’arrêter. Heureusement que le choc n’était pas violent.

Marché central de ThièsEt c’est dans ce contexte que les automobilistes tentent de se frayer un passage, tout en évitant de heurter les piétons. «Je n’y comprends plus rien. Déjà le fait qu’on ne voit aucun agent de la police de la circulation en place, ce qui n’est pas normal. Je ne sais pas s’ils sont partis en week-end ou quoi, mais c’est regrettable qu’on nous abandonne à notre sort», fulmine un taximan. Sa cliente lui emboîte le pas. «Nous sommes mal barrés dans ce pays. Si c’est une situation pareille qui prévaut à deux pas de la Gouvernance et de la Préfecture, j’imagine le désordre qui doit se passer ailleurs». Ailleurs, c’est aux abords de la police centrale de Thiès, au passage à niveau, non loin de la boutique Auchan.

Ici, même situation qu’au niveau du marché central, à la différence qu’ici, ce sont juste des voitures et des motos-taxis qui se disputent la chaussée. Pas de diable, encore moins de vendeurs ambulants. Seulement, des vendeurs à la sauvette, il en pullule. Des femmes qui proposent des noix de cajou grillées ou de jeunes hommes présentant des chargeurs de téléphones portables et autres petits matériels, tels que des rasoirs, des portefeuilles, entre autres. «J’ai quitté la Mairie cela fait au moins un quart d’heure, je n’arrive toujours pas atteindre le Rond-Point de Nguinth. Pour un trajet que je faisais habituellement en moins de 3 minutes, c’est inadmissible», lance cet homme, au volant d’un véhicule particulier. Une Citroën C5. Une situation de plus en plus difficile dans la capitale du rail.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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