Ananzie net, la toile de l’Afrique et de sa diaspora


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Ananzie
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Ananzie net a fait, il y a quelques mois, une apparition remarquée dans le monde virtuel afro. Pour cause, son habillage singulier souhaite rendre compte de l’actualité africaine et de sa diaspora autrement. C’est en tout cas l’ambition affichée par sa créatrice, la Congolaise Tshibwabwa Mua Bay.

Ananzie.net, nouveau venu dans la communauté virtuelle afro, tisse sa toile depuis le 15 juin dernier. « Portail culturel d’informations et réseau social d’échanges dédié à la communauté noire », son ambition est de donner « des pistes de réflexion pour comprendre « l’actualité, les phénomènes de société, l’histoire, l’économie, les cultures du monde noir ». Cette envie d’enrichir le web afro s’exprime par une forte identité visuelle. Une charte graphique inhabituelle et un logo représentant un beau visage de femme noire entourée de feuilles de palme, dont la couleur kaki du site est inspirée, en sont les ambassadeurs. « Je voulais que le logo du site ressemble à des armoiries, ma façon de dire toute la noblesse de la culture africaine », explique Tshibwabwa Mua Bay, fondatrice et rédactrice en chef de Ananzie.net. Historienne de formation, la Congolaise (République démocratique du Congo) que Paris a adoptée depuis une dizaine d’années et qui s’intéresse aux problématiques identitaires, a choisi de faire un site qui fait le pont entre l’Afrique et sa diaspora. Comme l’indique « Ananzie », un nom qui symbolise un patrimoine commun entre l’Afrique et sa diaspora.

Une nouvelle vision de l’actualité afro

« Ananzie fait référence à Kakou Ananzé ou Anansi (nom de l’araignée en pays Akan, groupe ethnique que l’on retrouve en Côte d’Ivoire et au Ghana, ndlr), l’araignée rusée des contes africains, poursuit la journaliste. Un terme que l’on retrouve aussi dans la diaspora africaine. En Jamaïque, il désigne l’homme-araignée qui raconte des histoires qui font peur aux enfants. Dans le Sud des Etats-Unis, au contraire, il renvoie à l’araignée, la gentille petite amie des enfants. » Ananzie.net symbolise également le lien entre l’écrit et la tradition orale. L’actualité dans tous ses aspects, la culture dans tous ses états, les femmes et leurs différents centres d’intérêt, le site s’intéresse à tout en affirmant son identité. Au travers, par exemple, d’une BD en ligne que l’on doit au dessinateur d’origine congolaise, Alain Kojélé. Autre plus du webzine : ses critiques gastronomiques. Chose rare dans l’univers afro. « Le propos n’est pas de critiquer pour critiquer, souligne Tshibwabwa Mua Bay, mais de permettre aux professionnels africains de s’améliorer ».

Cette semaine, Ananzie.net invite les internautes à découvrir les femmes peulh et leur art consommé de la parure, à plonger dans les paradis fiscaux caribéens où à comprendre comment le sport est devenu une arme de revendication politique, aussi bien pour les Africains que pour la diaspora. Quelques semaines plus tôt, Ananzie.net s’intéressait à l’industrie pornographique dans le monde afro aux Etats-Unis, aux difficultés que rencontrent les Noirs au travail ou encore à la Santeria, dans sa rubrique inédite consacrée à la spiritualité. Fidèle à elle-même et grâce à une équipe de rédacteurs issus de divers horizons, d’origine africaine et afro-caribéenne, l’araignée parle de tout et informe sur l’agenda culturel parisien. Dans un futur proche, le site envisage même de proposer une émission radiophonique à ses lecteurs. Ananzie.net s’enrichit régulièrement pour présenter toutes les facettes de l’ « Afro Life Style », un leitmotiv qui suffit à résumer son essence, selon sa créatrice. Le temps est donc venu de se mettre à la page.

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