Algérie / Maroc, les tensions sont persistantes à Figuig


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Manifestation contre des expulsions de cultivateurs Maroc-Algérie
Manifestation contre des expulsions de cultivateurs Maroc-Algérie

Rien ne va plus entre les deux pays frères et voisins que sont l’Algérie et le Maroc. En plus des divergences entre les autorités des deux pays, les agriculteurs marocains ont eu leur part du gâteau. Ils ont été expulsés par les autorités algériennes d’une zone frontalière entre leur pays et l’Algérie où ils cultivaient leurs plantations.

Plusieurs centaines de manifestants ont défilé jeudi à Figuig, au Sud-est du Maroc, pour protester contre l’expulsion par l’Algérie d’agriculteurs marocains traditionnellement autorisés à cultiver des dattes dans cette zone frontalière. La région, connue des Marocains sous le nom d’Arjal et des Algériens sous celui d’oasis de Laaroda, est fermée depuis 1994. Les agriculteurs marocains revendiquent la paternité de ce qu’ils considèrent comme leurs terres.

« Nous sommes ici pour nos terres à El Arja que l’Algérie nous a prises. Ces terres remontent à des siècles, avec des palmiers centenaires, d’autres ont été plantés entre 1960 et 1970, et ceux de ma génération que nous avons plantés, il y a 30 ans », affirme un agriculteur marocain qui participe à la manifestation.

Alger avait donné aux « agriculteurs marocains exploitant ces terres algériennes un délai convenu pour quitter la zone » et a fermé le poste frontalier mercredi à minuit. Pour les habitants de Figuig, la décision des autorités algériennes est lourde de conséquences pour leur localité.

« Je crois que ce ne sont pas seulement les investisseurs qui se sentent lésés dans cette histoire, mais aussi les travailleurs. Le seul moyen de subsistance de la population de la ville de Figuig est l’agriculture, nous n’avons pas d’usines ou d’entreprises, les palmiers et l’agriculture sont les seules ressources de la population locale », souligne Mohamed Jabbari, habitant de Figuig, à Africanews.

Côté marocain, les autorités régionales ont organisé, cette semaine, une réunion avec la population concernée pour « examiner les solutions possibles pour atténuer les répercussions » de cette décision « temporaire et conjoncturelle », selon un communiqué officiel diffusé par le site marocain Media24.

Les manifestants comptaient se rendre, hier jeudi, jusqu’à la frontière, près de la zone agricole disputée d’Arjal (dite Ouahat Laaroda en Algérie) mais ont été stoppés sur leur itinéraire par un imposant barrage policier.

A lire : Algérie, Maroc : tensions dans la zone d’El Figuig et El Arja

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