Afrique : renforcement des mesures contre la grippe A


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Alors que le Bénin signale un cas suspect de grippe A (H1N1) et que les mesures de prévention se multiplient sur le continent, les autorités égyptiennes ont démarré l’abattage de 250 000 porcs à travers le pays pour se prémunir du virus responsable de la maladie. Cette opération a engendré, dimanche, au Caire, des heurts entre forces de l’ordre et éleveurs qui réclament des indemnisations. Une douzaine de personne ont été blessées.

L’Egypte a choisi de se débarrasser de son cheptel porcin pour se prémunir du virus responsable de la grippe A (H1N1). Quelque 250 000 porcs élevés dans le pays, devraient être abattus à travers le pays sur ordre du gouvernement. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a recensé aucun cas de contamination directe du porc à l’homme du virus.

Dimanche, de violents affrontements, qui ont fait une douzaine de blessés, ont opposé forces de sécurité et éleveurs. Ceux-ci n’acceptent pas que les autorités détruisent leur principale source de revenu. Selon le Nouvel Obs, des chiffonniers vivant à Manchiyet Nasr, et qui élèvent environ 60 000 porcs, ont, entre temps, bloqué de ce quartier à la police avant d’être dispersés à l’aide de lacrymogène. Les Egyptiens sont majoritairement musulmans et ne mangent donc pas de la viande porcine, mais les coptes (chrétiens) en élèvent et en consomment. Ces derniers représentent près de 10% de la population. L’opération d’abattage s’est tout de même poursuivie ce lundi. Quelques 200 porcs ont déjà été saisis sans incidents par les services vétérinaires. Les autorités égyptiennes envisageraient même d’importer trois nouvelles machines afin de porter la capacité d’abattage à 3 000 porcs par jour.

Après l’Afrique du sud, un cas suspect a été détecté au Bénin

Pendant ce temps, au Bénin, le ministère de la santé publique a annoncé ce week-end qu’un cas suspect a détecté depuis le 27 avril. Il s’agit d’une expatriée européenne de 25 ans qui a séjourné au Mexique le mois dernier. Le professeur Issifou Takpara, ministre de la Santé a indiqué que la jeune femme présentait des symptômes similaires à ceux décrits par l’OMS : une forte fièvre avec une température égale ou supérieure à 38,5°C, une toux, des éternuements, la fatigue, céphalée, écoulement nasal… Trois autres personnes avec qui elle aurait été en contact ont également été isolées.
En Afrique du Sud, deux cas suspects avaient également été détectés la semaine dernière, avant de se révéler négatif.

A travers le continent, des mesures de précaution ont été annoncées dans plusieurs pays. Le Burkina Faso a ainsi décidé de renforcer la surveillance épidémiologique à tous les points d’entrée dans le pays, notamment dans les aéroports.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la consommation de viande de porc ou de produits dérivés bien cuits n’entraîne aucun risque d’infection par le virus A (H1N1). L’OMS qui a fixé son niveau d’alerte à 5 sur une échelle de 6, s’apprêterait à passer au niveau 6, selon Le Monde. Mais elle ne recommande pas de restrictions concernant les voyages ordinaires, ni la fermeture des frontières.

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