Afrique du Sud : la ville de Brandfort désormais appelée Winnie Mandela


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Winnie Mandela
Winnie Mandela

Winnie Mandela vient d’être immortalisée dans l’esprit des Sud-Africains. Le nom de l’ancienne femme de Nelson Mandela devient désormais celui de la ville de Brandfort.

La ville de Brandfort vient d’être rebaptisée Winnie Mandela, du nom de la militante et ancienne épouse de Nelson Mandela. C’est la décision que vient de prendre le gouvernement sud-africain, qui compte ainsi immortaliser une militante fortement engagée dans la lutte anti-Apartheid sous la bannière de l’ANC. Mais le choix de cette ville agricole située dans la province de l’État libre, ne relève pas du hasard. Deux solides raisons militent en sa faveur.

D’abord, en 1977, c’est à Brandfort que le régime de l’Apartheid a décidé d’envoyer Winnie Mandela, pour huit ans, lorsqu’elle fut frappée par une mesure de bannissement. Ensuite, c’est la ville où l’ancien Premier ministre, Hendrik Verwoerd, qualifié de « grand architecte de l’Apartheid », a passé une bonne partie de sa vie, ses parents s’y étant installés depuis 1917, alors qu’il n’avait que 16 ans. L’intérêt de ce changement de nom à la ville est donc double : mettre en avant la lutte contre l’Apartheid et occulter tout ce qui pourrait évoquer cette page sombre de l’histoire sud-africaine.

Le fait de rebaptiser la ville de Brandfort n’est tout de même pas un événement isolé. Il participe d’une politique globale du ministère sud-africain de la Culture qui, en rebaptisant des villes et des lieux, vise à valoriser la culture et les héros locaux. Dans ce sens, Nelspruit a été rebaptisée Mbombela, Grahamstown est devenue Makhanda, Port-Elisabeth a reçu l’appellation de Gqeberha, Uitenhage se fait désormais appeler Kariega.

La décision de rebaptiser Brandfort du nom de Winnie Mandela, comme celles qui ont précédé, n’a pas reçu l’assentiment de tout le monde en Afrique du Sud. En tête des contestataires, les responsables de l’Alliance démocratique, le principal parti d’opposition, qui dénoncent le manque de consultation des habitants avant la prise de la décision, et les dépenses qu’il faudra engager pour changer les panneaux de signalisation par exemple.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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