Tunisie-Ligue des champions : Espérance Tunis, c’est grave docteur ?


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esperance de tunis

Battue par le modeste Recreativo Libolo (0-1) dimanche lors de son entrée dans la phase de groupes de la Ligue des champions, l’Espérance de Tunis débute mal la saison. Le tout après un exercice 2012/13 décevant. Les difficultés des Sang et Or sont également visibles dans le domaine du recrutement. Est-ce à dire que l’ES Tunis est sur le déclin ?

Bien sûr, on pourra toujours objecter qu’il ne s’agit que d’un match, qui plus est de reprise, et qu’il est donc bien trop tôt pour en tirer des conclusions pour l’ensemble de la saison. Dimanche, l’Espérance Tunis s’est inclinée à Libolo au bout du temps additionnel lors de la première journée de la phase de groupes de la Ligue des champions (0-1). Un but concédé certes tardivement mais qui n’a surpris personne tant le danger s’est précisé tout au long du second acte sur les cages de Moez Ben Cherifia.

Au-delà du résultat, c’est surtout la manière qui a déplût. Les Angolais n’étaient pas supérieurs aux Sang et Or mais ils ont démontré plus d’envie, alors que les hommes de Maher Kanzari, qui a sa part de responsabilité dans cet échec, se sont montrés frileux, abusant de longs ballons envoyés vers l’avant.

Yahia : « déjà dos au mur »

Bien que l’EST débute mal la compétition, il reste encore cinq journées au finaliste de la précédente édition pour repartir du bon pied et se qualifier pour les demi-finales. L’heure n’est donc pas à la panique. Quoi que… La rumeur d’un limogeage de Maher Kanzari a circulé ce lundi matin dans les travées du Parc B, avant d’être rapidement démentie par le club tunisois.

« Perdre de cette manière fait mal. Nous sommes venus ici pour gagner et nous nous retrouvons avec une défaite. Nous sommes déjà dos au mur, il faut bosser dur pour gagner le prochain match« , s’inquiétait Anthar Yahia dès le coup de sifflet final.

Décevante saison 2012/13

Cette entame de saison ratée intervient après une saison 2012/13 décevante pour l’Espérance de Tunis. Auteurs du triplé Ligue des champions-Championnat-Coupe de Tunisie en 2011, les pensionnaires du Stade Olympique de Radès ont cédé tous leurs titres en 2012.

La chute s’est amorcée avec l’échec en finale de Ligue des champions contre Al Ahly (1-1 ; 1-2) puis s’est poursuivie avec des play-offs bouclés in extremis à la deuxième place. Longtemps balayée d’un revers de la main, la thèse d’un déclin espérantiste se précise de saison en saison…

Recrutement moins séduisant

Et ce n’est pas le recrutement de l’EST qui prouvera le contraire. Jadis capable d’attirer les meilleurs joueurs du continent, la section football présidée par Riadh Bennour doit désormais se rabattre sur des joueurs qui n’ont pas su s’imposer en Europe (arrivée d’Iheb Mbarki cet été et retour d’Oussama Darragi) ou des jeunes prometteurs du championnat local (le défenseur Seifeddine Ben Akremi débarqué en provenance de l’US Monastir et l’ailier Mohamed Ali Mhedhebi arrivé du CA bizertin). Mais aucun joueur africain de premier plan.

En quête d’un »attaquant étranger » durant le mercato d’été, les Espérantistes se sont vus opposer les fins de non-recevoir de Karim Matmour et Aristide Bancé qui ont préféré rester respectivement en deuxième division allemande et dans le bas du tableau de la Bundesliga…

Le tant attendu attaquant étranger

Suite à ces échecs successifs, le finaliste de la dernière Ligue des champions semble s’être résolu à ne pas recruter de buteur supplémentaire. « On mise sur le jeune Haythem Jouini qui peut devenir l’un des meilleurs attaquants du pays« , a fini par lâcher Riadh Bennour. Un aveu d’impuissance ?

Aussi prometteur soit-il, Jouini, 20 ans, n’a qu’une saison en professionnel dans les jambes (8 buts en 15 matches) et se montre encore un peu tendre pour les joutes continentales qu’il a découvertes cette saison (5 matches, aucun but).

Dans ce ciel très nuageux, demeure un rayon de soleil pour les Sang et Or : la saison prochaine, le championnat tunisien reprend son format habituel, avec une phase aller-retour, sans play-offs. Or, les coéquipiers de Khalil Chemmam sont plus performants et réguliers sur le long terme, alors qu’ils ont tendance à souffrir lors des confrontations directes face à d’autres favoris. Le calendrier, dernière raison de croire que l’EST va rester au sommet ?

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