Mali : accrochages entre l’armée malienne et les jihadistes


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Des accrochages ont eu lieu lundi entre l’armée malienne et des combattants islamistes dans le département de Douentza, dans le centre du Mali. Selon une source militaire malienne, l’armée a tiré des tirs de sommation à partir de Kona sur des groupes jihadistes se trouvant dans le village de Gnimignama, à 30 kilomètres des positions de l’armée. Ces affrontements entre les deux camps interviennent à trois jours des négociations devant se tenir à Ouagadougou, au Burkina Faso, entre des émissaires du gouvernement malien, et des représentants d’Ansar Dine et du MNLA.

(De notre correspondant)

L’armée malienne et les jihadistes d’Ansar Dine et leurs alliés du Mujao et de Boko Harem se regardent en chien de faïences. On a même assisté ce lundi aux premiers tirs de sommation de l’armée en direction des jihadistes regroupés près de Douentza à moins de 80 km de Mopti. Il s’agit du premier affrontement significatif entre l’armée malienne et des groupes islamistes armés, qui contrôlent le nord du pays, depuis avril l’an dernier.

Le week-end dernier les islamistes d’Ansar Dine et leurs alliés ne cachaient plus leur volonté de poursuivre leur avancée vers le sud du pays. Partis du village de Bambara Maoudé non loin de Tombouctou, leur présence a été signalée à Boré, puis à Amba, village situé à une vingtaine de km de la ligne de front, selon un élu local de Kona. Cette tension sur la ligne de front fait suite au durcissement du discours des deux parties belligérantes.

En effet, Ansar Dine a annulé la cessation d’arrêt des hostilités faite auparavant aux autorités maliennes et a présenté une proposition au médiateur de la crise, le président Burkinabé Blaise Compaoré, pour exiger une autodétermination de l’Azawad avec possibilité d’y appliquer la charia, la loi islamique. Mais les autorités maliennes ne semblent guère impressionnées par les islamistes. Dans son discours, à l’occasion du nouvel an, le président malien intérimaire, Dioncounda Traoré a indiqué que « la guerre va débuter plus vite que ne le pensent certains et que l’armée malienne va y jouer un premier rôle ».

Difficile Dialogue

Pourtant, dans trois jours des négociations doivent se tenir à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, sous l’égide du président burkinabè, médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), entre des émissaires du gouvernement malienbet des représentants d’Ansar Dine et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ce dialogue s’annonce difficile. Le mouvement dirigé par Iyad Ag Ghaly dans sa plate-forme politique a affiché sa volonté de création d’un Etat islamique indépendant, qui aura pour territoire les trois régions au nord du Mali. L’Etat malien est formel. Pas de discussions avec des individus qui ne se réclament pas du Mali. Il est hors de question que les autorités maliennes discutent de l’intégrité du territoire, de l’unicité et de la laïcité de l’Etat.

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