Les Nations-unies et l’Union européenne au chevet de la Centrafrique


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La Sous-secrétaire générale des Nations-unies, responsable des Affaires humanitaire et la Coordination de l’Aide d’urgence, Valérie Amos et la Commissaire de l’Union européenne, chargée de la Coopération internationale, de l’Aide humanitaire et de la Réaction aux crises, Kristalina Georgieva, sont arrivés depuis hier, 11 juillet 2013, dans la capitale centrafricaine. Elles sont en visite de travail pour constater de visu, la situation humanitaire après la crise militaro-politique qui a secoué la Centrafrique.

L’heure est au développement des stratégies d’urgence pour le relèvement social, économique et politique de la Centrafrique, pays qui a été envahi par une rébellion constituée pour la plupart d’étrangers. Les pillages et les exactions qui ont suivi le coup d’Etat du 24 mars 2013 ont pris la couleur d’un véritable envahissement perpétré par des étrangers. Dans ce chaos, la situation humanitaire est plus que jamais catastrophique. L’évaluation faite par les organisations humanitaires fait état de 1,6 million de personnes affectées directement dont 206.000 déplacés internes et quelques 55.000 personnes contraintes à l’exil dans les pays voisins, notamment le Cameroun, le Tchad, le Congo, la RDC et le Soudan du Sud.

«Toute la population centrafricaine a été touchée»

Devant cette dégradation avancée de la situation humanitaire, il aurait bien fallu un signal fort. Entre autres signaux forts, la visite de hauts responsables humanitaires à Bangui, notamment la Sous-secrétaire générale des Nations unies, Responsable des Affaires humanitaires et la Coordination de l’Aide d’urgence, Valérie Amos ainsi que la Commissaire de l’Union européenne, chargée de la Coopération internationale, de l’Aide humanitaire et de la Réaction aux crises, Kristalina Georgieva.

À peine arrivées, elles ont animé, à l’hôtel Ledger-Plaza-Bangui, une conférence de presse. Lors de cette rencontre avec les professionnels des médias, elles ont fait le constat que la crise centrafricaine est bien profonde. « Nous nous sommes entretenus avec la Communauté humanitaire et nous avons fait deux constats: d’une part, 1,6 million de personnes ont été affectées, et que toute la population centrafricaine a été touchée par la crise. D’autre part, nous avons visité le centre de nutrition infantile où le nombre d’enfants affectés par la malnutrition a doublé », a fait savoir Valérie Amos. Paradoxalement, à en croire Kristalina Georgieva, cette situation n’a pas suffisamment d’impact en termes d’interpellation au niveau international, comme le cas du Mali et autres. « C’est quelque chose qui pèse sur la conscience du monde » a-t-elle regretté.

Une enveloppe de 20 millions d’euros en 2013

Pour sa part, Kristalina Georgieva a regretté n’avoir pas mené le plaidoyer comme il se devait, pour que la RCA soit suffisamment aidée à la mesure du défi à relever. La Commissaire européenne a annoncé l’augmentation de l’enveloppement de l’Union européenne allouée pour la RCA pour l’année 2013 qui passe de 12 millions d’euros à 20 millions d’euros.

Les responsables humanitaires ont rencontré hier le Président de la transition Michel Djotodia, Am Nondroko et la Communauté humanitaire en RCA. Une incursion en province est prévue, notamment dans la ville de Kaga-Bandoro, dans la préfecture de la Nana-Gribizi (centre-nord) pour évaluer la situation humanitaire dans l’arrière-pays.

Lors de la conférence de presse, les questions sur l’accessibilité des victimes aux aides humanitaires ont été soulevées, compte tenu de l’insécurité qui prévaut encore dans le pays. Mme Amos a également dit son inquiétude à ce sujet, mais elle reste optimiste. « Nous avons l’habitude d’intervenir dans des contextes de risques aussi élevés, mais nous en appelons aussi aux autorités de faire un effort pour la sécurisation du personnel et de l’aide humanitaires », a-t-elle lancé. Mme Kristalina a indiqué que les fonds supplémentaires accordés par l’UE doivent contribuer à l’amélioration de la stabilité intérieure. Le nombre d’éléments des forces de l’Afrique centrale, à Addis-Abeba (35.000 éléments), doit être supporté, d’où son appel aux autres bailleurs de la RCA à qui elle demande de voler au secours du peuple centrafricain meurtri.

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