Films récompensés au 9ème Festival de cinéma africain de Cordoue


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19 Octobre, Cordoue, Espagne – Le 9ème Festival de cinéma africain de Cordoue a distribué 10 prix à 8 films africains. Le jury de la section « le Rêve Africain » (long-métrages), composé de Sylvia Perel (Argentine), Tanya Valette (République Dominicaine) et Carolyn Kamya (Ouganda) a sélectionné les lauréats parmi 7 films en provenance du Rwanda, Egypte, Afrique du Sud, Maroc, Algérie, Sénégal, Mozambique.

1. Le Griot du meilleur long-métrage de fiction (7.000€) revient à TEY d’Alain Gomis (Sénégal) pour l’énergie, car il exprime profondément et avec une fluidité poétique le sujet essentiel de la vie et de la mort. Ce prix est décerné par l’ONG organisatrice du festival, Al Tarab.

2. Le prix honorifique du Griot de la meilleure direction revient à KIVU RUHORAHOZA (Rwanda), réalisateur de Matiere Grise, pour l’originalité, la créativité et la lucidité de son regard et le courage de nous raconter sur un registre personnel un moment déchirant de son pays, le Rwanda.

3. Le Griot de la meilleure interprétation féminine (2.500€) revient à SOUFIA ISSAMI pour son rôle dans Sur la Planche (Maroc, France, Allemagne) de Leila Kilani, pour l’honnêteté et l’intensité au moment de composer son personnage. Ce prix est décerné par la Fondation espagnole Mujeres por África (Femmes pour l’Afrique).

4. Le Griot de la meilleure interprétation masculine (1.500€) revient à SAUL WILLIAMS pour son rôle dans Tey (Sénégal, France) d’Alain Gomis pour avoir su incarner tout au long du film des émotions subtiles et véritables, avec une élégance et une discrétion qui nous émeut encore. Ce prix est décerné par l’un des collaborateurs du festival, la chaîne de magasins espagnols El Corte Inglés.
Le jury des sections De l’autre côté du Détroit (documentaires) et l’Afrique en Court (court-métrages), composé d’Andrés Duque (Espagne-Venezuela), Ishtar Yasin (Irak-Costa Rica) et Samir Ardjoum (Algérie) a sélectionné les lauréats parmi 16 films de 8 pays : Algérie, Burkina Faso, Kenya, Afrique du Sud, Maroc, Tunisie, Tanzanie et Egypte.
5. Le Griot du meilleur long-métrage documentaire (3.000€) revient à Gangster Project (Afrique du Sud), de Teboho Edkins, car nous avons peu de fois vu un projet dans lequel un réalisateur risque sa vie pour pénétrer le monde des gangsters et obtenir la confiance nécessaire pour les filmer de l’intérieur, sans préjugés, et en même temps, nous voyons une initiation d’un réalisateur talentueux. Ce prix et le trophée est décerné par l’ONG qui organise le festival, Al Tarab.

De même, le jury a décidé d’octroyer une mention spéciale au court-métrage BIR D’EAU, A WALK MOVIE (Algérie, Suisse) de Djamil Beloucif pour sa présentation formellement attractive, ses propriétés transformatives et la description du dialogue concernant l’espace urbain dans une complexité infinie qui redéfinit la compréhension quotidienne.

6. Le Griot du meilleur cout-métrage (2.000€) revient à Sur la route du paradis (Maroc, France) de Uda Benyamina pour sa curiosité et son rapprochement sensible aux sans papiers en Europe et pour appeler aux émotions sans tomber dans le paternalisme et la sensibilité gratuite. Ce prix et le trophée sont décernés par la fondation espagnole Puerta África. De plus, le jury a décidé concéder une mention spéciale parmi les courts-métrages à Brûleurs

(Algérie, France) de Farid Bentoumi pour sa position formelle radicale, simple et efficace, réussissant des moments inattendus de poésie là où d’autres n’ont fait que dénoncer.

A part, les suivants prix honorifiques ont été décernés :

7. Le prix du public au meilleur long-métrage revient à 678 (Egypte), de Mohamed Diab.

8. Le Prix SIGNIS du meilleur long-métrage de fiction revient à MATIÈRE GRISE (Rwanda, Australie) de Kivu Ruhoragoza, pour avoir eu le courage de dénoncer les effets dévastateurs d’une guerre pendant l’enfance. Le jury a également octroyé une Mention spéciale à SUR LA PLANCHE (Maroc, France, Allemagne) de Leila Kilani pour avoir dénoncé la condition des jeunes femmes qui quittent leur village natal pour travailler dans la ville où elles luttent pour survivre. SIGNIS est l’Association catholique internationale pour la radio et la télévision).

9. Le prix du Jury Jeune au meilleur court-métrage revient à Kaa El Bir (Tunisie), de Moez Ben Hassen pour les plusieurs perspectives et interprétations qu’offre son œuvre et pour la sensibilité que l’auteur a démontré dans le traitement du sujet.

10. Le prix Cordoue Ville Solidaire revient à Vol Spécial (Swaziland) de Fernand Melgar pour l’exceptionnelle tension dramatique avec laquelle il présente le drame de l’expulsion d’un pays, pour sa façon de refléter les valeurs de l’amitié et la solidarité, ainsi que pour la force des relations humaines dans des conditions extrêmes ; et pour son engagement vis-à-vis du public, dans le but de mettre l’accent sur la dureté des conditions de vie dans les centres d’internement pour étrangers. De même, le jury a décidé d’octroyer une mention spéciale au film documentaire HOSPEDES DA NOITE (Mozambique, Portugal) de Licínio Azevedo, pour sa grande qualité artistique, qui accentue la force de son message : entre la misère et la pauvreté se débattent le besoin et l’envie de vivre, ainsi que la joie et la lutte pour se sentir comme un être humain.

11. Le Prix honorifique de la critique ASECAN au meilleur long-métrage de fiction revient à Skoonheid (Afrique du Sud, France) d’Olivier Hermanus pour la grande force du regard du réalisateur sur une histoire qui dénonce crument l’hypocrisie d’une société chargée de violence. ASECAN est l’acronyme de l’Association de scénaristes et critiques d’Andalousie.

12. Le prix honorifique ASFAAN à la carrière cinématographique d’un réalisateur africain a été octroyé à la carrière de Merzak Allouache pour sa trajectoire qui lui a supposé une vie entière consacrée à refléter, malgré les difficultés, la réalité politique-sociale algérienne durant les 40 dernières années. ASFAAN est l’acronyme de l’Association des Festivals Audiovisuels d’Andalousie.

Le FCAT, l’un des plus grands festivals européens de cinéma africain, a accueilli cette année une centaine de réalisateurs africains, parmi lesquels Abderrahmane Sissako, Merzak Allouache, Nadia El Fani et Kivu Ruhorahoza. Cette année il a abordé, entre autres, une section rétrospective sur la cinématographie algérienne, une sélection panoramique de films du Moyen Orient et une section spéciale en hommage au cinéaste Chris Marker.

Dans le cadre du Festival a également été tenu le quatrième Forum Africa Produce au cours duquel 11 cinéastes africains ont présenté leurs nouveaux projets de films pour tenter d’obtenir un financement de producteurs européens. C’est dans ce cadre que la cinéaste Hawa Essuman (Ghana/Kenya) a remporté un fonds de 25.000€ pour le développement de son projet de film Djin. Le fonds, octroyé par la fondation italienne lettera27 (qui à son tour bénéficie du soutien de Moleskine, le célèbre fabricant de cahiers) s’appelle Le Regard du Réalisateur, qui a été présenté publiquement dimanche dernier, dans la seconde journée du Festival de Cinéma Africain de Cordoue.

A propos du Festival (FCAT)

Le Festival de cinéma africain de Cordoue (FCAT) est un festival indépendant et une compétition. C’est l’un des rendez-vous majeurs du film africain en Europe. Le festival célèbre sa 9ème édition du 13 au 20 juin dans la ville andalouse de Cordoue.

Le festival -organisé par l’ONGD Al Tarab, avec le soutien, entre autres, de la Mairie de Cordoue, la Junte d’Andalousie et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID)- s’est installé pendant une semaine dans la ville de la Mosquée avec la projection de 94 films d’Afrique ou sur l’Afrique, un Espacio Profesional (Rencontres Professionnelles) qui inclut un forum de coproduction cinématographique, des expositions, ateliers et activités parallèles pour tous les publics.

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