Côte d’Ivoire : quand Ouattara promet 10 milliards aux victimes de la crise post-électorale


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A l’approche de la Présidentielle de 2015, le Président ivoirien Alassane Ouattara, qui s’est porté candidat, a annoncé la création d’un fonds d’environ 10 milliards de FCFA pour indemniser les victimes de la crise post-électorale de 2010-2011.

L’échéance de la Présidentielle de 2015 approche en Côte d’Ivoire. Le Président ivoirien Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, a annoncé la création d’un fonds d’environ 15 millions d’euros pour « l’indemnisation » des victimes de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait 3 000 morts en Côte d’Ivoire, suite au refus de Laurent Gbagbo de lui céder le pouvoir.

« Un fonds pour l’indemnisation des victimes sera mis en place dès 2015, avec une constitution initiale de la part de l’Etat de Côte d’Ivoire de 10 milliards de FCFA, environ 15 millions d’euros », a déclaré Alassane Ouattara, dans un discours prononcé lundi soir, à l’occasion de la cérémonie de remise du rapport de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), plus de trois ans après son installation.

« Le temps est venu de nous consacrer entièrement aux victimes et de procéder aux réparations qui s’imposent. L’Etat n’oubliera personne », a assuré le chef de l’Etat. Les autorités en font « une cause nationale », a-t-il poursuivi, invitant les partenaires du pays à contribuer au fonds. La CDVR a lancé ses travaux fin septembre 2011, tentant d’adapter le concept de justice « transitionnelle » instauré dans l’Afrique du Sud post-apartheid, qui a permis en partie à ce pays, à force d’écoute et de dialogue entre bourreaux et victimes, de ne pas sombrer dans le chaos.

Mais depuis le début, la CDVR, dont le fonctionnement a coûté « environ 16 milliards de FCFA (24,4 millions d’euros) à l’Etat ivoirien », selon Alassane Ouattara, est toutefois fortement décriée. Malgré l’audition de 72 000 victimes de la crise post-électorale, la CDVR, désorganisée, n’a jamais réussi à médiatiser son action, pour un impact presque nul.

A peine cette mesure du Président ivoirien annoncé que les critiques commencent. Selon Mamadou Soromidjo Coulibaly, président de la Fédération nationale des victimes de la crise post-électorale (Fenavipel-CI), l’annonce présidentielle est un « sacrifice de la cause des victimes, le fonds d’indemnisation paraissant insuffisant ». « Chaque victime risque de se retrouver avec à peine 100 000 FCFA (près de 150 euros) », a déploré M. Coulibaly. Or, son association compte, selon lui, plus 20 000 victimes, dont environ 15 000 figurent dans les fichiers de la CDVR.

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