Centrafrique : le Premier ministre reconnait le gouvernement d’union nationale


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Le Premier ministre, Me Nicolas Tiangaye a tenu une conférence de presse mardi. Au centre du débat, la légitimité du gouvernement d’union nationale dont le décret a été signé par le président Bozizé dimanche dernier. Il n’y a pas eu de grande amélioration sur la liste
et le chef du gouvernement reconnait finalement son équipe.

(De notre correspondant)

Le gouvernement de Nicolas Tiagnaye, du moins celui dont le décret a été signé le 3 février dernier, n’a pas fait consensus avant sa publication. La configuration du gouvernement décrété par Bozizé a soulevé une crise dans les rangs des entités retenues. Le Premier ministre de la République, Me Nicolas Tiangaye s’est dit ne pas se retrouvé dans ce gouvernement. A cet effet, il s’est entretenu avec les hommes des médias au sujet de la légitimité dudit gouvernement dont il a la charge. Le Premier ministre qui n’a pas voulu retracer les tracasseries qui ont provoqué la frustration dans le décret nommant les membres du gouvernement d’union nationale, a indiqué simplement que les acteurs politiques ont fait preuve de maturité en faisant beaucoup de concession, ce qui a permis très vite de satisfaire les attentes des uns et des autres. Il n’y a pas eu d’importante amélioration, seulement deux directeurs de cabinet ont été nommés par le président de la République.

Seulement le Séléka qui a rejeté en bloc le tripatouillage qu’il y a eu sur la liste décrétée par Bozizé n’a pas encore dit son dernier. Mais toutefois, Me Tianagye, optimiste, a indiqué qu’il n’était qu’une question de temps pour que le Séléka se range. D’ores et déjà, les membres de l’ancien gouvernement ont commencé à passer leur pouvoir aux nouveaux. Au ministère de l’agriculture, l’ex-ministre Fidèle Gouandjika a cédé sa place à Mme Dorothée Malenzapa, ouvrant ainsi le bal des passations des services suivi des autres ministères. Le premier conseil de cabinet a eu lieu ce mardi 5 février 2013. Lors de cette conférence de presse l’occasion a permis à Me Tiangaye de présenter les axes stratégiques d’intervention de son gouvernement.

Selon ce dernier, les objectifs assignés au gouvernement d’union
nationale ont été déjà préétablis dans les accords de Libreville, à
savoir la recherche et la restauration de la paix à travers tout le
territoire national, organiser les élections législatives anticipées
après dissolution de l’Assemblée nationale, la réorganisation des
forces de défense et de sécurité, la réorganisation de
l’administration territoriale, la formation du système judiciaire,
la poursuite du processus DDR et la RSS, ceci avec le concours et
l’assistance de la communauté internationale. Il sera également
question d’engager des réformes économiques et sociales. « Pour
atteindre ces objectifs, nous devons faire preuve de solidarité, de
fraternité dans un même élan de réconciliation nationale en prenant en
compte uniquement l’intérêt supérieur de la nation dont le socle est
la paix », a déclaré le chef du gouvernement.

Par ailleurs, le Premier ministre a justifié la faible
représentativité des femmes dans ce gouvernement (03) par le fait que ce sont les entités qui envoient leurs représentants et donc, c’est à
ces entités-là de définir la compétence des gens qu’elles envoient.
S’agissant des questions de trésorerie, principalement du salaire de
janvier, il a annoncé qu’après un entretien entre lui et le chef de
l’Etat, des papiers ont été signés et que dès ce mercredi les salariés
pourront bénéficier de leur droit dans leurs banques respectives.
Me Tiangaye a signalé que des efforts vont être faits afin que les
axes contrôlés par le Séléka soient libérés et la libre
circulation soit facilitée. Il a, enfin, salué les efforts des chefs d’Etat de la CEEAC, les Nations unies, l’OIF, l’Union européenne, la France et
l’Union africaine qui ont soutenu le processus en cours en République
centrafricaine.

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