Plongée dans l’archipel des Bijagos


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L’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée (Paris 12ème) présente depuis le 6 avril, et jusqu’au 7 novembre 2005, l’exposition « Archipel des Bijagos, un patrimoine à préserver ». De quoi faire connaître cet archipel de 88 îles, situé au large de la Guinée Bissau, et faire rêver les amoureux de la nature.

Par Céline Ruet

Plein les yeux. L’explorateur curieux fait, au travers de cette exposition dédiée à la civilisation et au patrimoine de l’archipel des Bijagos, un véritable plongeon dans les méandres d’une culture méconnue. L’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée (Paris 12ème) offre en effet, outre un formidable panel de poissons et autres espèces aquatiques tropicales, une exposition consacrée à la faune de cet archipel, et à la culture de sa principale ethnie, les Bijagos. Cette exposition cherche à faire connaître au public ce groupe de 88 îles, situé au large de la Guinée Bissau, le mode de gestion traditionnel des ressources de ses habitants, qui ont su préserver la biodiversité du site, ainsi que les menaces extérieures qui pèsent sur lui. Par cette exposition, le musée entend soutenir la candidature de l’Archipel des Bijagos pour obtenir le classement de « Site du Patrimoine Naturel et Culturel Mondial », sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), qui a fourni l’essentiel des objets et photos exposés.

La faune et la flore des mangroves : un patrimoine à protéger

Après le succès de l’exposition des « Piranhas enivrés », le Palais nous régale avec cette recette originale et bien illustrée, mélange savoureux de couleurs et de culture qui se fond à merveille dans le décor habituel des aquariums tropicaux et de leurs hôtes multicolores. Au dessus de l’un des bacs, sous le regard curieux des tortues, on découvre un écran sur lequel sont projetées des images, des lieux, et des témoignages de leurs habitants, qui aident à comprendre cette civilisation méconnue. Puis, chemin faisant, au détour d’un bassin, on aperçoit un endroit plus éclairé et de larges photos colorées.

C’est là que se tient l’essentiel de l’exposition, même si des tableaux explicatifs, décrivant le mode de vie de la faune et de la flore locale, sont dispersées ça et là, dans tout le musée. On peut y observer, entres autres, des photos des animaux et plantes surprenants qui habitent ces lieux, ou simplement s’y reproduisent, comme par exemple les tortues marines ou les sternes royales. De petits panneaux, clairs et concis, expliquent l’enjeu de la préservation des mangroves, plantes à moitié immergées, qui se sont adaptées à la vie en eau de mer et qui abondent dans ces régions. Ces barrières naturelles, difficilement pénétrables, offrent en effet à la faune sauvage de bonnes conditions de sécurité, et par conséquent, le bon déroulement de la reproduction.

De l’esprit d’un peuple à la survie d’un lieu

Mais si ces espèces se plaisent en ces lieux, c’est parce que les Bijagos savent préserver ce capital naturel, en puisant ce dont ils ont besoin tout en respectant l’équilibre naturel. Le visiteur découvre le mode de vie de ce peuple sous forme de tableaux explicatifs, de photos, d’objets du quotidien : outils, vases, vêtements, statuettes de culte… En effet, les Bijagos sont animistes : ils considèrent que les divers éléments de la nature sont peuplés d’esprits plus ou moins puissants. Connaître leur religion est vital pour comprendre leur mode de vie, puisqu’ils consacrent l’essentiel de leur temps, outre la pêche, l’agriculture, un peu d’élevage et autres activités vitales, aux rituels et aux danses sacrées.

Le but de ces rituels est de remercier ou d’influencer les esprits en leur faveur, dans un univers où tous les phénomènes ont une origine spirituelle. C’est certainement au cœur de ce respect sacré pour la nature qu’il faut chercher le secret de la sauvegarde du patrimoine naturel. Dommage que cette religion ne soit expliquée que superficiellement et que les liens avec l’environnement ne soient pas assez explicites. L’exposition remplit malgré cela ses objectifs, car elle sensibilise le spectateur aux dangers qui guettent cet endroit et lui font découvrir ses richesses. Mais il reste beaucoup de choses à découvrir sur l’archipel des Bijagos, alors la visite continue.

Pour toute information, rendez-vous sur le site Internet du Palais de la Porte Dorée ou par téléphone au 01 44 74 84 80.

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