« Madam and Eve » sur le Net


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Madam and Eve
Madam and Eve

Les héros de la bande dessinée « Madam and Eve » font rire l’Afrique du Sud post-apartheid depuis plus de dix ans. Ceux qui ne connaissent pas les tribulations de « Madam » Gwen Anderson, riche bourgeoise des quartiers cossus de Johannesburg et de sa domestique, Eve, peuvent se rattraper en les retrouvant sur le Net.

« Madam and Eve». La première est une bourgeoise blanche des quartiers chics de Johannesburg, la seconde est sa maîtresse de maison, noire. C’est à travers ces deux personnages que les auteurs de la bande dessinée éponyme ont décidé en 1992 de croquer l’Afrique du Sud de l’après Apartheid. D’origine britannique, « Madam », qui répond au nom de Gwen Anderson, est pleine de bonne volonté devant l’épreuve qui attend les Sud-Africains. Mais elle ne parvient pas toujours à se départir de ses réflexes racistes. Eve Sisulu, la « coordinatrice de maintenance », lutte pour boucler ses fins de mois et observe avec flegme la transition démocratique engagée dans son pays. A ce tableau, réduit au minimum, il faut ajouter la mère de Gwen, arrivée d’Angleterre en 1994 et qui s’est finalement installée sous la pression des lecteurs. Septuagénaire accroc au Gin Tonic, la mère Anderson a du mal à se faire au nouveau mot d’ordre de la mixité. « Quoi de plus beau qu’une Afrique du Sud toute blanche ! », s’exclame-t-elle en regardant la neige tomber, sous le regard consterné d’Eve.

Les rapports Noirs/Blancs et l’indispensable réconciliation, mais également la violence urbaine, le Sida, la corruption, le football… Autant de questions de société qui se posent à la jeune Nation arc-en-ciel et à partir desquelles Stephen Francis (scénariste), Harry Dugmore (scénariste) et Rico Schacherl (dessinateur) font rires près de 4 millions de lecteurs quotidiens. Les aventures de « Madam and Eve » et de leurs amis sont actuellement reprises par 13 quotidiens sud-africains. Une série télévisée de 26 épisodes leur a même été consacrée. Pour notre plus grand bonheur, les héroïnes de la BD sud-africaine sont également présentes sur le Net.

Votez pour le Parti surprise

On retrouve sur le site de la bande dessinée toutes les planches parus précédemment dans la presse. Cette semaine, les auteurs se sont intéressés à l’organisation de la Coupe du monde 2010, pour laquelle l’Afrique du Sud concoure. Le pays hôte sera désigné le samedi 15 mai, le dessin est daté du 14. Mais une note de l’auteur précise : « Si vous lisez ceci, vous devez déjà savoir qui organisera la Coupe du monde 2010. Malheureusement, même si nous avons travaillé des jours avant cette publication, nous ne possédons aucun indice. Par conséquent, nous ne prendrons aucun risque. Si l’Afrique du Sud n’est pas choisit, lisez la colonne A, si elle l’est, lisez la B. Chaque colonne menant finalement à la mère Anderson, affalée sur le sofa avec des verre de Gin vides à ses côtés. A : Parce qu’elle témoigne sa commisération à son pays. B : parce qu’elle célèbre sa victoire.

Pour les novices ou, au contraire, pour les initiés qui souhaiteraient redécouvrir d’anciennes planches, le site propose un lien sur les aventures de Madam et Eve « cinq ans plus tôt ». Le 14 mai 1999, les auteurs s’en prenaient aux partis corrompus qui promettent sans rendre de comptes. Maman Anderson avait alors décidé de rejoindre un nouveau parti politique. « Qui en est le leader ? », demandent Eve et Madame. « C’est une surprise – Quelle est son programme ? – C’est une surprise – Quelle sorte de parti est-ce donc ? Le Parti surprise », se réjouit Maman. « Sommes nous corrompus et inefficaces… ou honnêtes et travailleurs… vote pour nous et tu sauras ». Finalement, finit par admettre Eve, « Tous les partis sont comme cela ». « Oui, mais nous avons le cran de l’admettre », fanfaronne Maman.

Si ces portes d’accès ne vous suffisent pas, le site dispose d’une section archives qui fonctionne par mots clés ou par dates. Autres surprises pour les internautes, vous pourrez découvrir des épisodes de « Madam and Eve » spécial fêtes de Noël, en couleurs. Si vous êtes convaincus, peut-être deviendrez-vous membre du « Cyberclub Madam and Eve » ? Dans tous les cas, n’hésitez pas à faire part de vos impressions aux auteurs, par mail, comme cela est prévu.

Visiter le site.

Six tomes de « Madam and Eve », sur la quinzaine que compte la collection, ont été traduits en français et sont disponibles chez « Vents d’ouest ».

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