Soft Sheen Carson mise sur l’Afrique


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Nouveau partenaire de poids pour le Festival international de la mode africaine, Soft Sheen Carson – fort d’une équipe de 17 personnes – assure cette année la coiffure de tous les défilés. Une équipe à la hauteur des ambitions de la marque, qui mise sur la formation pour se développer sur le continent. Interview de Jérôme Camus, chef des opérations.

De notre envoyé spécial au Niger

Soft Sheen Carson s’investit en Afrique. La marque du groupe L’Oréal est, cette année, l’un des principaux partenaires du Festival international de la mode africaine (Fima, 1er au 6 décembre, Niger). Elle a dépêché sur place une équipe de 17 personnes pour coiffer les mannequins sur toute la durée de l’événement. Une initiative qui témoigne de son implication sur un marché africain à fort potentiel. Jérôme Camus, chef des opérations, explique que l’accent est avant tout placé sur la formation des professionnels sur continent et la recherche et développement.

Afrik : Le Fima en est à sa troisième édition. Pourquoi est-ce la première fois que vous participez à l’événement ?

Jérôme Camus :
Parce que le Fima a pris une dimension un peu plus importante. D’autre part Soft Sheen Carson est l’alliance de deux marques Soft Sheen et Carson qui ont été respectivement rachetées en 1998 et en 2000 par le groupe L’Oréal. Lors des éditions précédentes, nous n’étions pas encore prêts à couvrir un tel événement. Il fallait qu’on se structure en interne pour pourvoir se développer dans la sous-région.

Afrik : L’équipe Soft Sheen Carson présente au Fima représente combien de personnes ?

Jérôme Camus :
Il y a sur place 17 coiffeurs d’Afrique de l’Ouest et Céliante, une coiffeuse parisienne, qui les coordonne. Neuf de ces coiffeurs sont des coiffeurs de Soft Sheen Carson, les autres sont des coiffeurs partenaires qui sont tous finalistes de notre concours de coiffure, le Golden Cissor’s Award. Côté maquillage nous sponsorisons le Fima via Maybeline, mais nous n’avons pas envoyé de maquilleurs.

Afrik : Qu’est ce que le Golden Cissor’s Award ?

Jérôme Camus :
Un concours annuel en trois phases. La première sur dossier, où toute l’Afrique peut participer. Ensuite nous avons cinq finales pays : Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana, Nigeria, Cameroun. Deux finalistes sont retenus par pays pour un grand concours à Accra.

Afrik : Où est présent Soft Sheen Carson en Afrique ?

Jérôme Camus :
Il y a deux représentations sur la continent. Une en Afrique du Sud qui gère l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est. Une au Ghana qui gère l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest. C’est un marché en pleine extension.

Afrik : Pourquoi ?

Jérôme Camus :
Nous avons un gros déficit d’usage en Afrique. Beaucoup de femmes se défrisent, mais très peu ont une connaissance de l’entretien du cheveu. Car quand on se défrise il faut tout de même entretenir les cheveux. Pour qu’ils restent beaux et forts. D’autant que les cheveux africains sont très fragiles. C’est la raison pour laquelle nous avons des techniciens en interne qui sont des formateurs. Nous travaillons beaucoup sur la formation des coiffeurs et des consommateurs afin de leur apprendre à prendre soin de leurs cheveux après le défrisage. Comme nous sommes présents en Afrique sur le long terme, nous avons une école de coiffure au Ghana, nous sponsorisons cinq autres écoles en Afrique de l’Ouest. Neuf de nos techniciens dispensent des formations gratuites dans la sous-région. Au-delà de nos propres intérêts, ces actions développent l’industrie du cheveu en général. Ce qui est de toute façon bon pour nous. Soft Sheen Carson a ouvert à Chicago le seul centre de recherche dédié au cheveu et à la peau africaine. Ce qui signifie qu’en terme de développement, nous arrivons avec des produits très innovants. L’objectif est de développer des ventes grâce à ça.

Afrik : Les Africaines dépensent-elles plus d’argent en produits de beauté que les Européennes ?

Jérôme Camus :
Il est très difficile d’avoir des chiffres précis en Afrique. Aujourd’hui pour le cheveu, le marché européen est plus gros que le marché africain. Le marché le plus important du continent étant l’Afrique du Sud parce qu’il y a des revenus et une population plus importants. Il y assez de gens en Afrique qui ont un pouvoir d’achat suffisant pour acheter nos produits. Et la proportion du budget des foyers africains dépensée dans les cosmétiques et dans la mode est plus importante qu’en Europe. On sait que les femmes africaines sont prêtes à dépenser de l’argent pour leurs cheveux.

Afrik : Certaines personnes ne sont pas d’accord avec le terme d’ethno-cosmétique. Quelle est votre définition du secteur de marché ?

Jérôme Camus :
La cosmétique ethnique ne concerne pas que l’Afrique. Les cosmétiques ethniques sont tous les particularismes cosmétiques. Quand on fait, depuis la France, des produits pour le Japon on parle aussi de cosmétiques ethniques. On parle d’ethnique dès que l’on développe des produits qui sont spécifiques à des problèmes spécifiques. Le cheveu et la peau africains ou asiatiques ne sont pas les mêmes que le cheveux et la peau européens. Non seulement dans leur texture mais aussi dans leur environnement. On ne traite pas un cheveu de la même manière sous le soleil africain qu’à Paris.

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