Prêtresse au pays du gospel


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Deborah Fraser est aujourd’hui une star incontestable de la scène gospel en Afrique du Sud. Nominée aux prochains Koras, les trophées de la musique africaine, qui se dérouleront le 6 décembre prochain, l’artiste a su, au fil des ans, s’imposer dans son pays après avoir évolué auprès des plus grands de la scène musicale internationale.

Deborah Fraser. On ne peut décemment oublier celle qui a fait danser le Président béninois, Mathieu Kérékou à la cérémonie de clôture du dernier festival Gospel et Racines. Le Chef de l’Etat n’a pas résisté au « punch » de la chanteuse sud-africaine. Une femme forte qui avoue craindre Dieu. Les épreuves de la vie – la perte de son premier enfant en 1996 et de parents proches – l’ont profondément marquée et ont forgé sa musique et sa foi. Sa biographie officielle en témoigne. On y mentionne la patience dont elle a fait preuve et les mauvaises langues qui lui prédisaient une carrière express. Propos de commères, en effet, car Deborah Fraser, « Debs », comme on la surnomme dans les milieux branchés sud-africains, est l’une des meilleures ventes de gospel en Afrique du Sud.

A force de patience

Celle qui a chanté le Nkhosi Sikhelela, l’hymne national sud-africain à la dernière coupe du monde de criquet, qui s’est tenu en Afrique du Sud, a derrière elle plus de 17 ans de musique. Pourtant sa carrière musicale débute véritablement, en 2000, avec son premier album Abaye Bayomba. Sur l’œuvre, elle dédie la chanson « Uma Kugenxa » à son enfant décédé. L’album sera plusieurs fois disque de platine et le suivant, Udlalile Ngabantu (2002) connaîtra quasiment le même succès. Un succès qui justifie amplement les sorties sur le marché anglais de deux albums intitulés respectivement « Born Again » and « We’re Born Again » qui reprennent des titres de ces albums précédents. Ils ont été produits par le jeune producteur sud-africain Sipho Mbhele.

L’artiste de trente-six ans, originaire du Kwa-Mashu (Durban), est arrivée à Jo’burg en 1985 pour se lancer dans la musique. Une passion qui naît sur les bancs de l’école de même que son engouement pour la musique religieuse rendu propice par son environnement familial. Ce qui ne l’empêche pas de toucher à tout. Deborah Fraser est capable de chanter tous les styles musicaux, de la pop à la mbanqanga (musique des townships née dans les années 30). Sa carrière sera ainsi émaillée de collaborations avec de grandes personnalités de la musique comme le célèbre producteur américain Quincy Jones.

Prophète chez elle

Deborah Fraser travaillera également avec des artistes comme Brenda Fassie, Myriam Makeba, Yvonne Chaka Chaka, Lucky Dube, Cindy Lauper, Rebecca Malope (la reine du gospel sud-africain) ou encore Kanda Bongo Man, le créateur de la célèbre danse « kwasa kwasa » . Musicienne de studio, elle a laissé son empreinte sur la plupart des labels produits au pays de Nelson Mandela durant ces dix dernières années.

Maman et femme accomplie sa contribution à la scène gospel de son pays, où elle chante en zulu, est de plus en plus reconnue. Preuve en est sa nomination, le 17 novembre dernier, aux trophées de la musique de la célèbre radio sud-africaine Metro FM. Elle y a raflé, devant Rebecca Malope, le trophée du Best Gospel Award. Deborah Fraser est également nominée pour le titre de Meilleur artiste africain féminin, catégorie musique religieuse, aux trophées de la musique africaine, les Koras, qui auront lieu le 6 décembre prochain.

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