Faure rentre en politique


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Faure Essozimna Gnassingbé est le nouveau ministre de l’Equipement, des Mines et des Télécommunications. C’est ce qu’a annoncé, mardi, la télévision nationale togolaise. L’entrée de Gnassingbé fils au gouvernement pourrait être interprétée comme des présentations officielles. Celles du dauphin du dictateur togolais.

Faure Essozimna Gnassingbé rentre officiellement en politique. Les membres du nouveau gouvernement togolais sont connus depuis le mardi 29 juillet, grâce à la télévision d’Etat. Les opposants traditionnels n’en font pas partie et Koffi Sama, Premier ministre a été reconduit dans ses fonctions. Un nouveau venu, Faure, qui n’est autre que le fils du président togolais, y a fait son entrée comme ministre de l’Equipement, des Mines et des Télécommunications. Faure serait-il le nouveau dauphin ? On pourrait légitimement le penser. Le nouveau ministre de l’Equipement est né en 1966 et serait l’un des fils les plus instruits de Gnassingbé Eyadema. Il est titulaire d’un Master in Business Administration (MBA) obtenu aux Etats-Unis. Sa nouvelle casquette de ministre semble être l’officialisation de son statut de conseiller financier auprès de son père qu’il assumerait depuis quelques années.

Faure, digne héritier de son père ?

Grand argentier présumé du dictateur togolais, Il gère les différents comptes bancaires de son père en Suisse, traite avec les différents hommes d’affaires qui veulent investir au Togo et chapeaute l’Office des Phosphates Togolais (OPT). Le phosphate étant l’une des principales sources de revenus du pays. Le nouveau portefeuille de Faure est stratégique et présente beaucoup de similitudes avec ses précédentes attributions. Il englobe l’équipement et les télécommunications – des secteurs dans lesquels sont signés des gros contrats – et les mines (phosphate). Pourtant cette mise en avant de Faure pourrait être source de rivalités entre les frères Eyadema notamment entre Faure et Ernest, Lieutenant-colonel et commandant du camp de Landja (Nord du pays), au cœur de la machine de répression du régime togolais. L’entrée officielle de Faure met néanmoins définitivement fin à l’épisode Agbeyomé Kodjo, ancien Premier ministre limogé ou démissionnaire (selon les versions) de Gnassingbé Eyadema. Un Premier ministre qui aurait aimé lui aussi hériter du titre de Dauphin.

Faure Essozimna Gnassingbé a t-il la carrure nécessaire pour prétendre succéder à son père ? D’aucuns pensent que non. Le président togolais aurait aimé que Faure soit candidat aux dernières élections présidentielles si la France n’avait pas opposé son veto. Gnassingbé père en serait à son deuxième essai, il aurait tenté de l’imposer à l’Assemblée Nationale et son entourage l’en aurait dissuadé. «Faure est un insouciant. Il ne saurait s’obtenir l’allégeance des « pères du royaume » et de toute façon il n’a pas l’armée », affirme une source bien informée. Une armée plus encline à suivre, son frère Ernest. Au total, il est difficile d’interpréter la décision du président togolais. Souhaite-t-il générer un combat fratricide dont le vainqueur, comme dans un rite initiatique, lui succèdera ? Ou tout simplement permettre à Faure de faire ses preuves et le préparer à sa future charge présidentielle ? Qui vivra verra !

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