L’Ethiopie doit gérer l’après Meles Zenawi


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L’Ethiopie doit aujourd’hui faire face aux problèmes que pose le décès de son Premier ministre Meles Zenawi. Outre la question de sa succesion, des questions se posent sur l’avenir du pays et la gestion des affaires aussi bien à l’intérieur du pays que dans ses relations avec ses voisins de la Corne de l’Afrique.

Depuis la mort du Premier ministre Meles Zenawi, la question se pose de savoir qui lui succédera. La personne qui prendra sa place devra faire face à plusieurs enjeux intérieurs comme extérieurs.

Actuellement, le vice-Premier ministre Hailemariam Desalegn assure l’intérim. La constitution éthiopienne ne précise pas si des élections doivent être tenues. Le gouvernement affirme que le pays poursuivra la politique menée par Meles Zenawi à l’extérieur comme à l’intérieur. Mais de nombreuses zones d’ombre demeurent.

A l’extérieur, l’incertitude règne. Le Kenya et le gouvernement éthiopien ont affirmé vouloir continuer à oeuvrer pour la paix dans la région de la Corne de l’Afrique. Cette zone est minée par de nombreux conflits dans lesquels l’Ethiopie joue un rôle clé. Il y a, en tout premier lieu, les tensions avec l’Erythrée. Ce pays soutiendrait de nombreuses révoltes ayant cours sur le territoire éthiopien. Le problème érythréen touche toute la région, selon RFI puisqu’elle financerait également la rébellion shebab en Somalie, rébellion que l’Ethiopie tente de combattre.

Le pays est aussi fortement soutenu par les pays occidentaux pour être un intermédiaire incontournable dans la zone. Le ministre sud-soudanais de l’Information, Barnaba Marial Benjamin, ne s’y est pas trompé en saluant le rôle stratégique de Meles Zenawi dans les relations entre Juba et Khartoum, après la sécession soudanaise à l’issue de décennies de guerre civile. Homme à l’intelligence unanimement reconnue, Meles Zenawi avait notamment réussi à être aidé par les Etats-Unis en obtenant de nombreuses aides internationales.

Une faible opposition politique

A l’intérieur du pays, le vide laissé par Meles Zenawi est grand. La succession s’annonce périlleuse. La concentration des pouvoirs se trouvant dans les mains d’un nombre très limité de personnes, la tentation de l’immobilisme est grande. Mais la volonté de changement se fait aussi sentir.

Selon Lydie Boka, interrogée par Afrik.com, si des élections ont lieu, il est fort à parier que l’Ethiopie demandera un changement de cap. Politiquement, la mort de Meles Zenawi est l’occasion pour l’opposition de demander une ouverture de la vie politique jusque là complètement sclérosée et à l’avantage du parti au pouvoir, le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT). Selon René Lefort interrogé par le Nouvel Observateur, cette tentative n’a que peu de chance d’aboutir sur le terrain politique. Meles Zenawi aura donc donné à son pays vers un nouveau statut dans la région, mais il laisse derrière lui un pays sous tensions non seulement dans sa relation avec ses voisins mais aussi sur son propre territoire.

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