Première visite officielle de Mariano Rajoy au Maroc


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A l’instar de ses prédécesseurs, Mariano Rajoy, le nouveau chef du gouvernement espagnol, s’est rendu au Maroc mercredi pour son premier déplacement officiel à l’étranger. Quelques jours auparavant, le doute sur le respect de cette tradition planait encore. Mais la non-reconduction des accords de pêche entre le Maroc et l’Union européenne en décembre 2011, dont l’Espagne était le principal privilégié, a eu raison de Rajoy…

La tradition aura finalement été respectée. Après de nombreux doutes, le nouveau chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est arrivé au Maroc ce mercredi, dans le cadre de sa première visite officielle à l’étranger. Du pain béni pour le Maroc qui marque des points face à un voisin fébrile et un Rajoy qui ne prévoyait pas de respecter la tradition. (L’ex) ennemi du Maroc se serait-il assoupli ? Probablement oui. Car la décision du Parlement européen de n’avoir pas prorogé, le 14 décembre 2011, l’accord de pêche qui liait l’Union européenne et le royaume chérifien a fait grincer des dents le gouvernement espagnol. De fait, il en était le principal privilégié. A l’annonce de cette décision, tous les bateaux de pêche européens ont été invités par le Maroc à quitter ses eaux. Un véritable coup de massue pour l’Espagne. Cette visite pourrait donc changer la donne. Mais l’adoption d’un nouvel accord entre le Maroc et l’Espagne suppose des concessions de la part des Espagnols.

Qu’a donc à offrir Rajoy aux Marocains ?

Un déplacement « politiquement et symboliquement important » pour Rabat. Certes, si Rajoy n’avait pas respecté la coutume, une dégradation des relations entre les deux pays aurait pu être observée. Cette visite d’une journée entre donc dans le cadre d’un renforcement des relations de « bon voisinage », mais aussi, et surtout, pour aborder les « questions clefs » entre les deux pays. La question d’un nouvel accord de pêche est bien évidemment au programme des sujets à aborder. Il va falloir de sérieux arguments à M. Rajoy, à la tête d’un pays au bord de la récession, pour convaincre son voisin marocain, dont la croissance a été de quelque 5% en 2011, d’accepter d’établir un nouvel accord.

Ce n’est un secret pour personne, le Maroc refuse de céder le Sahara Occidental (appelé Sahara marocain au Maroc) et continue de revendiquer les deux enclaves espagnoles : Ceuta et Melillia. L’occasion pour Rabat d’obtenir du Parti Populaire (PP) de Rajoy, la même neutralité qu’observait le gouvernement socialiste de Zapatero au sujet du Sahara. Il s’agirait alors d’une première victoire pour le Maroc qui oublierait, un temps seulement, ce que les Marocains appellent « l’occupation espagnole de Sebta (ndlr, Ceuta) et Melillia ».

De la pêche à l’agriculture

Le Maroc qui affirme pouvoir se passer d’un nouvel accord sur la pêche avec l’UE, veut l’entrée en vigueur de l’accord sur les échanges de produits agricoles. Ce que ne souhaite pas l’Espagne et la France qui s’imposent comme derniers remparts face à la ratification par le Parlement européen de cet accord, conclu fin 2009. Dans tout ce fouillis de problèmes, la solution la plus plausible sur laquelle pourrait s’entendre les deux royaumes serait un « oui » du Maroc pour la pêche, à condition qu’il y ait un « oui » de l’Espagne pour l’agriculture.

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