Yahya Jammeh réélu : « en tant que président, je m’en fous de ce que les autres disent »


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D’après les résultats officiels, Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 17 ans, a remporté les élections de ce jeudi avec 72% des suffrages. Des chiffres aussitôt rejetés par l’opposition.

La Commission électorale indépendante gambienne a mis fin au « suspens ». Sans surprise, Yahya Jammeh, qui dirige la Gambie d’une main de fer depuis 1994, a été réélu pour un quatrième mandat à la tête du pays. D’après les résultats officiels, annoncés vendredi après-midi devant la presse, l’ancien putschiste a obtenu 72% des suffrages. Ousainou Darboe arrive en deuxième position avec 17% des voix, suivi d’Hamat Bah, classé troisième et dernier avec 11%. Durant toute la campagne, Yahya Jammeh n’a jamais douté de sa victoire. « Ai-je l’air d’un perdant ? Je ne peux perdre en aucune manière, à moins que vous me disiez que les Gambiens sont fous ! », avait lancé l’homme fort de Banjul aux journalistes jeudi après avoir voté. D’après les chiffres de la Commission électorale indépendante, le taux de participation s’élève à 83%.

À peine annoncés, les résultats ont été aussitôt contestés par l’opposant Ousainou Darboe, 63 ans, responsable du Parti démocratique uni (UDP). « Ces résultats sont faux, frauduleux et constituent une tromperie, a-t-il affirmé. L’UDP invite tous les Gambiens à rejeter les résultats. » D’après l’Agence France-Presse, des membres des forces de sécurité, en armes, étaient visibles autour de la résidence de l’opposant à Banjul juste après sa conférence de presse. Indifférents à l’appel de l’opposition, des milliers de partisans de Yahya Jammeh ainsi que des militaires ont fêté la victoire de leur champion dans les rues de la capitale gambienne.

Deux jours avant l’élection, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avait décidé de boycotter l’élection gambienne et de ne pas envoyer d’observateurs dans le pays le jour du vote. Dans sa déclaration, la commission de la Cédéao avait expliqué que les conditions d’une élection « libre, juste et transparente » n’étaient pas réunies. Les rapports reçus par la commission parlaient d’intimidation, d’un niveau inacceptable de contrôle de la presse électronique, du manque de neutralité des institutions étatiques et para-étatiques et, enfin, d’une opposition et d’un électorat effrayés par la répression. Des critiques balayés d’un revers de main par Yahya Jammeh le jour du scrutin. « Moi, en tant que président, je m’en fous de ce que les autres disent. Ce qui m’importe, c’est le développement de ce pays, a-t-il lancé. (…) En 17 ans, j’ai fait plus que les Britanniques n’ont pu faire en 400 ans. »

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