Le RAPEC veut faire de la culture un outil de construction de l’Afrique


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Le RAPEC (Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels) et ses partenaires organisent cette année, à Libreville, au Gabon, son premier Congrès panafricain sur le thème « La culture, levier du développement en Afrique ». L’organisation prépare également les premiers Trophées des entrepreneurs Culturels d’Afrique (TECA). La conférence de lancement de ces événements est organisée ce jeudi à Paris. Olga Johnson, directrice de la stratégie du RAPEC, et Julien Kilanga Musinde, Délégué Général des TECA, ont répondu à nos questions.

Le 1er Congrès panafricain des promoteurs et entrepreneurs culturels se prépare

JohnsonOlga.jpgChef d’entreprise, directrice de Public Event (une agence d’organisation et de production d’événement) et animatrice des Clubs de réflexion, Olga Johnson est directrice de la stratégie du RAPEC et conseillère du président de l’organisation, John Ayité Dossavi. Pour elle, la culture est un outil d’émancipation des peuples et un outil de démocratie.

Afrik.com : Quel est l’objectif du 1er Congrès panafricain des promoteurs et des entrepreneurs culturels ?

Olga Johnson : Ce congrès a pour but de démonter que l’Afrique nouvelle est en marche et est fière de ses origines, de ses lumières, de sa sagesse. Ce Congrès sera l’occasion de donner des clés de lecture différentes au grand public, de changer le regard sur la culture et surtout de faire des proposition concrète aux autorités des Etats africains. Face au déficit de compréhension dont souffre encore le secteur culturel en Afrique, le défi du RAPEC est donc de convaincre les responsables et opérateurs économiques de tout son potentiel.

Afrik.com : Le RAPEC défend l’idée que la culture peut devenir un « levier économique » pour le continent africain. Comment cela pourrait-il être possible ?

Olga Johnson : La culture est une source de revenus pour les pays tels que les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Canada et bien d’autre pays appartenant à l’Organisation de coopération et de développement économique(OCDE). Le RAPEC est une Organisation Non Gouvernementale (ONG) qui, par la volonté des promoteurs et entrepreneurs culturels africains a été mise en place le 19 novembre 2007 à Ouagadougou, au Burkina Faso conformément aux dispositions de la Loi de 1901 régissant les associations à but non lucratif. Le RAPEC, représenté dans les cinq régions de l’Afrique, entend placer l’art et la culture au centre des préoccupations et intérêts des dirigeants africains, être un partenaire de réflexion et une force de proposition pour les organisations comme l’Union Africaine avec laquelle notre réseau partage les mêmes idéaux d’unité et de préservation de notre héritage culturel. Le RAPEC ambitionne de devenir un véritable partenaire des gouvernements et des opérateurs économiques afin que la valorisation du patrimoine culturel africain contribue efficacement à la réduction de la pauvreté. Donc utiliser la culture comme levier du développement économique.

Afrik.com : Le RAPEC a déjà organisé plusieurs rencontres en France et sur le continent africain sur les promoteurs et les entrepreneurs culturels. Qu’apportera ce congrès de plus ?

Olga Johnson : Ce congrès n’est pas un énième événement. C’est la première pierre des fondations continentales pour l’Afrique de demain, Afrique qui passera inévitablement par la reconnaissance de sa culture et de ses racines. Je crois profondément que l’Afrique est un continent d’opportunités.

Afrik.com : Pourquoi avez-vous choisi de tenir ce congrès à Libreville, au Gabon ?

Olga Johnson : Nous avons choisi le Gabon d’une part parce que nous avons déjà organisé les forums en Afrique de l’Ouest et du Nord, mais surtout parce que nous avons rencontré des partenaires très concernés par nos problématiques et qui se sont tout de suite impliqués à nos côtés.

Lancement des Trophées des entrepreneurs Culturels d’Afrique

KilangaMusinde.jpgProfesseur des universités, recteur honoraire de l’Université de Lubumbashi, Julien Kilanga Musinde est Délégué Général des TECA. Directeur des langues et de l’écrit à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie depuis 2004 , puis Chef de Division de la langue française et des langues partenaires à l’Organisation internationale de la Francophonie de 2006 à 2010, il est écrivain (essayiste, poète et romancier). Convaincu que la culture mérite une attention particulière en Afrique comme partout ailleurs dans le monde, les actions qu’il a coordonnées pendant ses fonctions à la Francophonie le confirment dans ces convictions .Le Trophée de l’entrepreneur culturel qu’initie le RAPEC est, pour lui, une marque réelle de reconnaissance de la culture comme une activité économique à part entière.

Afrik.com : Pourquoi organisez-vous un Trophée des entrepreneurs culturels d’Afrique.

Julien Kilanga Musinde : Le RAPEC œuvre pour la mobilisation de tous sur l’importance de la culture comme source de revenus, d’emplois et de débouchés commerciaux et aussi comme facteur de cohésion sociale. En créant le Trophée des entrepreneurs culturels, le RAPEC permet de mettre en valeur les acteurs culturels. Le Trophée des entrepreneurs culturels d’Afrique a pour objectifs de Contribuer à l’émergence en Afrique et dans la diaspora africaine d’une véritable industrie culturelle visant à la valorisation les secteurs de la littérature et édition, du cinéma, de la musique et des arts plastiques et de récompenser les meilleurs entrepreneurs, promoteurs, établissements culturels d’Afrique et de sa diaspora .

Afrik.com : Quels sont les critères de sélection ?

Julien Kilanga Musinde : L’article 4 du règlement du Trophée prévoit les critères suivants :

Le candidat doit justifier d’une nationalité africaine ou avoir un titre de résident dans un des pays d’Afrique ou avoir une raison sociale de sa société dans un des pays d’Afrique.

L’entrepreneur culturel candidat doit être porteur d’une image et d’une personnalité symbolique forte et cohérente qui tiennent compte de sa spécificité africaine.
Il doit se constituer une identité et une mémoire propre

Il doit apporter un éclairage intéressant sur les questions relatives à l’Afrique ou aux pays et aux populations bénéficiaires.

Les œuvres de l’entrepreneur culturel dans les différents secteurs concernés par le trophée doivent avoir été produites entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année civile précédant la remise du Trophée.

Les commissaires de chacune des disciplines produisent les critères spécifiques de chacun des domaines qui les concernent lors de la présélection.

Afrik.com : Combien d’entrepreneurs culturels seront retenus ?

Julien Kilanga Musinde : Les candidatures sont soumises par les entrepreneurs culturels qui répondent aux conditions fixées par le règlement et particulièrement dans les secteurs de la littérature et de l’édition, du Cinéma, de la musique et des Arts plastiques. Le nombre d’entrepreneur à retenir pour le Trophée est fonction du nombre de secteurs ciblés à condition qu’ils répondent aux critères de sélection fixés par le règlement.

Afrik.com : Quels prix recevront les lauréats ? Et quand ?

Julien Kilanga Musinde : Le RAPEC organise annuellement le RapecTrophee.jpgTrophée des entrepreneurs culturels d’Afrique .Il annonce par un appel à candidature le lancement du Trophée dans les médias et sur son site le 15 mars de chaque année. Pour l’édition de cette année, nous le faisons le 12 mai à titre exceptionnel. Le trophée est décerné au cours d’une cérémonie solennelle par la plus haute autorité d’une organisation partenaire du RAPEC à l’occasion du Congrès du RAPEC qui sera organisé chaque année. Le Trophée est doté de Prix pour chaque catégorie et d’un Trophée d’honneur décerné à un territoire pour son engagement dans l’un des domaines de l’entreprenariat culturel d’Afrique. La dotation consiste en une médaille et un montant de 5000 euros destinés au meilleur entrepreneur culturel de chacune des catégories ciblées.

Le site du RAPEC

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Journaliste, écrivain, dramaturge scénariste et réalisateur guadeloupéen. Franck SALIN fut plusieurs années le rédacteur en chef d'Afrik.com
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