Côte d’Ivoire : massacre à Abobo


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Les violences à Abidjan s’intensifient. Les forces armées du président sortant Laurent Gbagbo ont mené jeudi une sanglante attaque à l’arme lourde contre le quartier d’Abobo. Bilan : près de 30 morts, selon l’ONU qui parle de « crime contre l’humanité ». De nouveaux tirs ont été entendus durant la nuit dans ce quartier favorable à Alassane Ouattara.

Abobo ne connait plus de répit. Le quartier le plus peuplé d’Abidjan, fief d’Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale, a fait jeudi l’objet d’une attaque sanglante par les forces armées du président sortant Laurent Gbagbo. Au moins six obus se sont abattus sur le marché faisant 25 à 30 morts parmi les civils et 40 à 60 blessés, selon les Nations Unies. « J’étais assise dans la cour, le premier tir a commencé, j’ai entendu boum, puis un deuxième boum. Je suis sortie et j’ai vu les gens en train de courir, il y avait des blessés. Ils disaient que les forces pro-Gbagbo attaquaient », a raconté à l’AFP une habitante d’Abobo. « J’ai fui ma maison avec mes enfants pour nous mettre dans les maisons plus loin dans le quartier », a souligné une autre. Des tirs à l’arme lourde ont à nouveau été entendus cette nuit.

Gbagbo crie au complot

Pointé du doigt, le camp du président sortant Laurent Gbagbo a démenti ce vendredi toute implication de ses forces. «Pour nous, c’est un vrai complot. On était en Conseil des ministres et c’est à la sortie que nous apprenons que les soldats de l’armée régulière ont tiré sur la foule», a déclaré le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello.

Plus de 200 000 personnes, sur une population estimée à 1,5 million, ont déjà fui les tueries dans le quartier, selon l’ONU. Mais Abobo n’est pas la seule zone en proie à des violences. Des tirs à l’arme lourde ont notamment été entendus dans le quartier administratif d’Adjamé et de Cocody où se trouve le siège de la télévision publique ivoirienne RTI.

L’Onu condamne

Ces violences ont été condamnées par l’ONU. La porte-parole du Haut commissariat de l’ONU a indiqué ce vendredi que l’attaque perpétrée jeudi par les forces armées de Laurent Gbagbo pourrait constituer un « crime contre l’humanité ».

De même, Hamadoun Touré, le porte-parole de la mission de l’ONU en Côte d‘Ivoire, qui a envoyé une équipe sur place pour constater les faits, a exprimé son « indignation devant de telles atrocités contre des civils innocents. Les auteurs de ces exactions ne sauraient rester impunis». Quant au camp Ouattara, il a aussi accusé jeudi Laurent Gbagbo et ses services de sécurité de crimes contre l’humanité.

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