Trois soldats tués en Casamance


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Le bilan humain s’alourdit encore un peu plus en Casamance. Dimanche, trois soldats sénégalais ont trouvé la mort et six ont été blessés lors d’un accrochage avec des éléments présumés du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). D’après une source militaire, l’attaque contre un cantonnement de l’armée sénégalaise s’est produite vers 7h entre Karong et Kawane, deux villages du département de Bignona situés à 75 km au nord de la capitale régionale Ziguinchor. Ces nouveaux décès portent à 15 le nombre de soldats sénégalais tués depuis le 27 décembre 2010.

La région, en proie à une rébellion indépendantiste depuis trente ans, connaît depuis plusieurs mois un regain de tension. En juin puis en septembre 2009, de violents incidents ont opposé l’armée aux hommes du MFDC. En mars 2010, l’armée avait même pilonné plusieurs positions du mouvement rebelle à quelques encablures seulement de Ziguinchor. Exaspérées, plus d’un millier de femmes avaient marché mi-janvier dans la capitale régionale pour réclamer « l’arrêt immédiat des tueries » ainsi qu’une « reprise immédiate des négociations » entre le gouvernement sénégalais et les indépendantistes. Des négociations au point mort depuis cinq ans et ce malgré la signature d’un accord de paix présenté comme « historique » en décembre 2004.

Des négociations au point mort

Lors de ses vœux de fin d’année, le président Abdoulaye Wade a brièvement évoqué la situation en Casamance en affirmant que son gouvernement demeurait « disposé au dialogue » avec le MFDC, malgré les « derniers évènements regrettables ». Si l’Etat se montre impuissant, l’incapacité du MFDC à se retrouver et à désigner un successeur à l’abbé Augustin Diamacoune, son leader historique, décédé début 2007 à 79 ans, constitue également un sérieux frein aux négociations. Divisé en plusieurs factions politiques et militaires, le MFDC devait tenir des assises attendues depuis plusieurs années mi-janvier à Ziguinchor, mais celles-ci ont à nouveau été reportées.

Plusieurs voix, dont Ansoumane Bais, un des chefs politiques du MFDC, ou le journaliste Abdou Latif Coulibaly, appellent à un référendum d’autodétermination en Casamance. De son côté, Cheikh Tidiane Gadio, ministre des Affaires étrangères de 2000 à 2009 récemment passé à l’opposition, demande au chef de l’Etat de lui confier le dossier casamançais et promet de faire revenir la paix. À son arrivée au pouvoir, il y a onze ans, Abdoulaye Wade avait promis de « régler en cent jours » le conflit casamançais.

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