Les enfants d’immigrés pénalisés par le système éducatif français


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Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) classe tous les trois ans, les compétences des élèves dans les pays de l’OCDE. Le rapport publié le 7 décembre dresse un constat alarmant du système éducatif français. Les inégalités persistent entre les enfants de parents nés dans l’Hexagone et ceux de l’immigration.

Les élèves issus de la première génération de l’immigration auraient en moyenne deux fois plus de difficultés que ceux dont les parents sont nés en France. Raison pour laquelle ils sont plus nombreux à occuper les emplois peu qualifiés.

Nés en France et bénéficiant du système éducatif français depuis le début de leur parcours scolaire, les élèves issus de la deuxième génération ne sont pas mieux lotis. Si l’expérience d’apprentissage vécue à l’étranger peut en partie expliquer l’écart de performance chez ceux de la première génération, ce n’est pas le cas de la seconde. « La France est un des pays au monde qui parvient le moins bien à faire réussir par l’école les fils et les filles d’immigrés. Les pouvoirs publics ont baissés les bras et sacrifient les dispositifs mis en place censée aider les plus en déshérence », affirme Philippe Meirieu, spécialiste de l’éducation.

Un système élitiste qui creuse les inégalités

D’après Eric Charbonnier, responsable du classement PISA France, « le système français est un système élitiste qui a vu les inégalités scolaires se creuser depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, 20 % d’élèves sont en échec scolaire, ils n’étaient que 15 % en 2000, ce qui montre une aggravation. Les pays qui réussissent bien dans PISA sont ceux où il y a peu d’échec scolaire ».

Ce n’est pas la première fois que le système éducatif français est remis en question. Les zones d’éducation prioritaires (ZEP) avaient été mises en place en 1982, par Alain Savary, ministre de l’Education, pour renforcer l’action éducative là où les conditions sociales faisaient obstacle à la réussite scolaire des élèves.

Le ministre de l’éducation Luc Chatel, qui a pris acte des résultats de Pisa, a reconnu deux faiblesses dans le système français, «l’importance des élèves en difficultés et le déterminisme social». Il a annoncé qu’il présenterait « un plan sciences » en janvier qui viserait à d’avantage familiariser les élèves avec les matières scientifiques tout au long de leur scolarité.

Une baisse de la discipline qui dégrade l’enseignement

La majorité des élèves des pays de l’OCDE bénéficient de classes disciplinées. Ce qui n’est pas le cas de la France où elle est le moins respectée. «Le climat de discipline peut avoir une importance sur la performance», analyse Eric Charbonnier. Cependant, ajoute t-il, «ce n’est pas le facteur le plus important. En Corée, ce sont les continuelles évaluations et remises en question de la qualité du système d’éducation qui l’aident à évoluer. Dans les pays asiatiques, on a aussi beaucoup plus souvent recours aux cours privés, et ceci quel que soit le niveau économique des familles. Ce facteur explique que ces pays-là réussissent bien, mais cela ne signifie pas pour autant que ces méthodes pourraient être exportées en France».

Alors que le Canada, la Finlande et la Corée du sud sont en tête du classement Pisa, la France est au plus bas de l’échelle pour ce qui est des inégalités scolaires. Est-elle capable de transformer un système éducatif à deux vitesses qui exclut une partie de ses élèves?

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