Un mois sans sexe pour une vie sans sida


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S’abstenir de toutes relations sexuelles pendant un mois, c’est l’appel lancé aux dirigeants africains par deux scientifiques pour réduire la transmission du VIH. Dans une étude publiée en avril dernier dans la revue Southern African Journal of HIV Medicine, Alan Whiteside et Justin Parkhurst ont constaté que les hommes musulmans, interdits de rapports intimes pendant le ramadan, étaient protégés contre le VIH.

L’abstinence sexuelle, une méthode qui devrait plaire aux religieux. Alan Whiteside et Justin Parkhurst, deux épidémiologistes spécialisés dans l’étude du sida, ont appelé les dirigeants africains à lancer une campagne « No sex » pour une durée d’un mois. Dans une étude publiée en avril dernier dans la revue Southern African Journal of HIV Medicine, ils ont constaté que les individus nouvellement infectés (moins de six mois, ndlr) seraient responsables de 10 à 45% des nouveaux cas de VIH. La période d’abstinence pourrait ainsi réduire les risques de contamination. « Cela pourrait être une bonne méthode dans certaines communautés les plus touchées. De telles initiatives pourraient apporter à ces pays une solution à court-terme, peu coûteuse, facile à contrôler, tout en évitant une stigmatisation supplémentaire», explique Alan Whiteside de l’université de Kwazulu-Natal en Afrique du sud, sur le site d’informations Aidsmap.

Les musulmans seraient mieux protégés contre le VIH

Pour leurs recherches, ces scientifiques se sont appuyés sur les pratiques des groupes religieux. Alan Whiteside révéle que les hommes musulmans sont protégés contre le VIH pendant le ramadan. Et ce, pour trois raisons principales. Il leur est interdit d’avoir des relations sexuelles en journée, de pratiquer l’adultère, la sodomie et de consommer de l’alcool. Un constat corroboré par l’ONUSIDA qui a montré que les pays à prédominance musulmane ont un taux de prévalence du VIH de 0,2%.
Au Swaziland, pays qui a la plus forte proportion d’infections dans le monde (20,6%), cette méthode d’abstinence a été accueillie favorablement. «Nous voyons ce genre d’initiative comme un moyen de briser le cycle. Nous pensons que le mois d’octobre ou novembre serait une bonne période », a déclaré dans un article paru le 4 juillet sur le site The Guardian, Derek von Wissell, directeur du Conseil national de secours au Swaziland.

« Dans les pays hyper-endémiques, les décideurs, la population et les politiciens sont ouverts aux nouvelles idées pour lutter contre l’épidémie », concluent les professeurs qui refusent que leur méthode d’abstinence sexuelle soit détournée par les églises.

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