RDC : les Congolaises se débrouillent pour résister au chômage


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Le chômage en République démocratique du Congo est une catastrophe sociale que les femmes congolaises combattent avec des petits commerces. Comme Claire et Agnès avec leurs petits commerces de rue. Reportage à Kinshasa.

La République Démocratique du Congo (RDC) enregistre un taux de chômage estimé à environ 80 % dans un pays où près de la moitié de ses 50 millions d’habitants a moins de 15 ans. Et les chômeurs sont pour la plupart des chefs de famille. Dans un pays où le marché de l’emploi est presque inexistant, la débrouille est devenue le seul moyen de survivre, moteur du développement du secteur informel en Afrique. Les femmes congolaises en sont aux avant-postes. Comme Claire, vendeuse des fruits « depuis l’âge de 18 ans », confie-t-elle. Cela fait 22 ans que cette activité constitue sa seule source de revenus. « Je vends des fruits depuis que suis une une jeune fille. J’avais que 18 ans, quand j’ai commencé, aujourd’hui j’en ai 50. C’est la seule activité que je maîtrise bien. J’en ai tenté d’autres, mais ça n’a pas été un succès ».

Son activité est pour le moins rôdée. « Par jour, explique-elle, j’achète 100 mangues à environs 8 000 francs congolais (un peu plus de six euros). Je revends une à 200 ou 150, selon sa taille et sa qualité. Je gagne en moyenne 7 000 francs par jour. Je dépense tout au plus, le soir, 5000 pour la nourriture. Les 2 000 restants, je les garde. Ils peuvent
m’aider en cas de problème ». Ces petites économies servent à l’éducation des enfants. « C’est grâce à ce commerce que je paie leur scolarité. Mon mari est au chômage, il se débrouille aussi. C’est comme ça que nous vivons », conclut Claire.

L’informel, fournisseur officiel du pain quotidien

A quelques mètres d’elle, Agnès tient un restaurent de
fortune appelé « Malewa »par les kinois [[Les habitants de la capitale de la RDC, Kinshasa]]. Ses deux filles l’aident à tenir cette petite entreprise qui nourrit aussi la famille. « Mon époux est au chômage depuis quelques années. C’est maintenant moi qui prend la famille en charge la famille ». A l’instar de Claire et d’Agnès, elles sont des milliers en RDC à tenir à bout de bras leurs foyers, une force et une fierté pour le grand Congo. Mais la crise financière fait plus que jamais peser une lourde responsabilité sur ces femmes.

Quand aux Etats-Unis et en Europe, des solutions sont trouvées pour faire face à la crise en dépit de poches de résistance, les Africains en subissent aujourd’hui les répercussions. La RDC n’est bien évidemment pas épargnée où certains employeurs ont fait leurs adieux au salaire minimum garanti (SMIG) fixé à 3 dollars américains par jour.

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