Algérie : célébration du 20 avril en Kabylie


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Deux marches populaires : l’une à l’initiative du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et l’autre à l’appel du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK).Tels sont les faits marquants de ce mardi 20 avril 2010, soit trente années jour pour jour après les événements de 1980 où les kabyles voulaient arracher au pouvoir de l’époque la reconnaissance de leur langue.

La création des premiers instituts de langue et culture amazighes dans les universités de Tizi Ouzou et Béjaïa, la mention du tamazight comme langue nationale dans la Constitution en 2003, ainsi que la création d’une chaîne de télévision en langue amazighe en 2009, sont autant de victoires pour cette langue millénaire en quête de réhabilitation. L’ouverture démocratique, qui a succédé aux événements d’Octobre 1988, a permis au tamazight de s’imposer dans un processus initié par des populations qui n’ont pas renoncé au combat. A l’instar de Mouloud Mammeri, Mohand Arab Bessaoud et bien d’autres qui restent des légendes. D’autres sont venus se rajouter à ce panthéon : ceux qui ont perdu la vie en 2001 lors du Printemps noir ([[Ce terme désigne les violentes émeutes qui ont éclaté en Kabylie, lourdement réprimées par l’armée entre avril 2001 et avril 2002), les Guermah Massinissa et ceux dont les noms sont gravés en rouge dans la mémoire collective, eux qui avaient bravé la peur pour faire don de leur vie à l’émancipation de la culture amazighe.

« Le combat pour l’amazighité est le combat de l’unicité de l’Algérie »

Les jeunes kabyles d’aujourd’hui, même s’ils n’ont pas connu la chape de plomb qui pesait sur leurs aînés, ont la langue pour la dénoncer. « Le pouvoir despotique de l’Algérie post-indépendante porte l’entière responsabilité de ce que nous vivons aujourd’hui comme malheur », fulmine S. Said, un militant du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) participant à la marche de ce mardi.

Pour ce qui est des acquis arrachés par cette langue millénaire, sa reconnaissance comme langue nationale depuis 2003 constitue un « grand pas dans le triomphe », estime Arezki Ali, un étudiant de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou de tendance du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). « Le combat pour l’amazighité est le combat de l’unicité de l’Algérie », poursuit-il en louant le courage de ceux qui se sont dévoués pour la cause amazighe depuis des années. Les marches se sont déroulées dans le calme. Des parlementaires étaient présents, de même que quelques anciens détenus de la cause amazighe.

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