L’opposition décrète trois journées ville morte au Gabon


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Les leaders de l’opposition gabonaise, réunis vendredi dernier à Libreville, ont appelé la population à respecter 3 jours de ville morte. Ils entendent ainsi protester, à partir d’aujourd’hui, contre ce qu’ils appellent le « hold-up électoral » d’Ali Bongo Ondimba. Le ministre gabonais du travail a invité les populations à boycotter le mot d’ordre de ville morte.

Notre correspondant au Gabon

Les journées de ville morte devraient, selon le communiqué des chefs de l’opposition, débuter ce lundi et s’étendre jusqu’ au mercredi 16 septembre 2009. « Nous, le collectif des candidats à l’élection présidentielle du 30 août, les partis politiques et la société civile opposés au coup d’Etat électoral, décrétons (…) trois journées de ville morte sur toute l’étendue du territoire », a déclaré, vendredi, devant la presse Jean Eyéghé Ndong, ancien Premier ministre et porte-parole de ce collectif.

Il a ajouté que l’action a été aussi décidée « en mémoire de nos compatriotes morts, tombés sous les balles des forces de défense et de sécurité et autres mercenaires à Port-Gentil ». A l’annonce de la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle, de violentes manifestations avaient secoué la capitale pétrolière du pays du du 3 au 6 septembre, faisant trois morts selon les autorités, au moins 15 d’après l’opposition.
Le collectif, qui déposera un recours en « temps opportun » devant la Cour constitutionnelle, a aussi dévoilé différentes irrégularités au niveau du scrutin électoral dans quatre des neuf provinces gabonaises, « l’Estuaire, le Haut-Ogooué (fief de la famille Bongo), l’Ogooué-Ivindo et l’Ogooué Lolo ». action avait été aussi décidée « en mémoire de nos compatriotes morts, tombés sous les balles des forces de défense et de sécurité et autres mercenaires à Port-Gentil », la capitale pétrolière située à l’ouest.

Les autorités appellent la population à boycotter l’appel

Mais à peine lancé ce mot d’ordre de ville morte, plusieurs leaders syndicaux ont appelé leurs membres à vaquer à leurs occupations. C’est le cas par exemple du syndicat des transporteurs. Dans le même ordre d’idées, le ministre gabonais du travail, François Engongah Owono a enjoint également samedi dernier, tous les travailleurs à se rendre à leurs lieux de travail, afin faire échec à ce mot d’ordre de ville morte. « J’invite la population et les travailleurs de tous les secteurs à ne pas respecter le mot d’ordre de ville morte lancé par les candidats malheureux au scrutin présidentiel du 30 août dernier », a-t-il déclaré.

Certains commerçants, rencontrés ce dimanche à Libreville, ont déclaré qu’ils ne fermeront pas leurs boutiques et qu’ils ne serviront plus jamais de marionnettes aux hommes politiques.
« Ce mot d’ordre de ville morte ne nous engage pas. Les politiques utilisent toujours le peuple pour leurs propres intérêts et quand il s’agit de partager les fruits de la croissance, personne ne pense à nous », a affirmé Paul Ibinga, 27 ans, homme d’Affaires gabonais. « Ce sont les innocents qui ont payé les pots cassés à Port-Gentil, pendant que les hommes politiques continuent à mener leur vie tranquillement », a-t-il poursuivi, appelant le Gabonais à une prise de conscience collective.

C’est sur le terrain, entre ce lundi et mercredi, que l’on vérifiera si l’appel de l’opposition a été entendu ou non par la population.

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