dossier : Guerre des chefs à Madagascar |
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Des chars ont été déployés, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans la capitale malgache, Antananarivo, alors que le camp de l’opposant Andry Rajoelina appelle à renverser le pouvoir Marc Ravalomanana . « Nous avons déployé des chars dans Tana au cours de la nuit. Ils ne se trouvent pas dans les rues (de la ville) mais dans un endroit tenu secret » qui devraient « permettre d’intercepter tous les mercenaires qui viendraient ici », a indiqué vendredi le Colonel Noël Rakotonandrasana, porte-parole des militaires mutins. « Nous n’avons pas le soutien direct de Rajoelina (…). Nous ne recevons pas d’ordres de Rajoelina », a tenu à préciser le chef militaire. Aucune action ne devrait être tentée sur la présidence, selon Noël Rakotonandrasana.
« Maintenant, les militaires sont avec nous », a pourtant affirmé ce vendredi Augustin Andriamananoro, "ministre" des Postes et Communications "du gouvernement de transition". « M. Ravalomanana est en train de faire ses valises et (ses) ministres aussi », a-t-il ajouté devant 2 000 partisans d’Andry Rajoelina sur la place du 13-Mai, lieu de ralliement de l’opposition. « On a déjà des solutions à cette crise avec des techniciens qui nous ont toujours soutenus, le gouvernement doit être renversé », a-t-il ajouté.
Madagascar « au bord de la guerre civile »
Le président malgache Marc Ravalomanana a, lui, invité jeudi, sur les ondes de sa radio, les Malgaches à s’opposer aux militaires mutins. « Le président appelle le peuple de Iavoloha (dans les faubourgs d’Antananarivo) à s’organiser pour contrarier tous les mouvements de troupes de mutins vers le palais (présidentiel) afin de protéger le président et le palais. »
Les soldats mutins ont désormais le soutien de la gendarmerie. Ils ont tenté de négocier la nomination d’un nouveau Premier ministre nommé par Andry Rajoelina. Le Premier ministre du « gouvernement de transition », Monja Roindefo, a rencontré jeudi le Premier ministre actuel, Charles Rabemananjara. Les deux hommes se seraient entretenus une dizaine de minutes, selon L’Express de Madagascar. Ils n’ont fait aucune déclaration à l’issue de l’entretien.
L’ambassadeur des Etats-Unis a estimé que Madagascar est « au bord de la guerre civile », alors que Les Nations unies tentent de ramener les chefs politiques à la table des négociations. La crise politique, qui a éclaté depuis le 26 janvier à Madagascar, a déjà fait plus d’une centaine de morts.
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