Speed-dating politique à Bobigny


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L’association Balle au centre a organisé, mardi, à Bobigny (région parisienne), un speed dating politique en prévision des législatives françaises des 10 et 17 juin. Fodé Sylla était de la partie, comme quatre autres candidats qui briguent la cinquième circonscription de la Seine-Saint-Denis. Ils ont salué l’initiative, qui ferait en revanche grincer des dents à la mairie communiste.

L’ambiance était bruyante, mais plutôt bon enfant, lors du speed-dating politique organisé mardi, à Bobigny. Balle au centre a organisé cette rencontre citoyenne, de plus en plus en vogue dans les formations politiques, pour que les élections législatives françaises des 10 et 17 juin ne deviennent pas « le parent pauvre de la politique française ». Cette association de jeunes axe son action sur « l’éducation à la citoyenneté » et « la participation à la vie démocratique ». C’est donc tout naturellement qu’elle n’a pas voulu que l’engouement des Français pour la présidentielle retombe pour les législatives.

Cinq de la quinzaine de candidats qui souhaitent briguer la cinquième circonscription du département de Seine-Saint-Denis, qui regroupe les villes de Bobigny et Drancy, étaient présents au speed-dating politique : Jean-Christophe Largarde (député sortant, sans étiquette), Fodé Sylla (candidat du Parti radical de gauche), Myriam Benoudiba (Parti socialiste), Franck Contat (Verts) et Dominique Berrou (Ligue communiste révolutionnaire). Le candidat du Parti communiste, Abdel Sadi, « est le seul candidat déclaré à avoir refusé l’invitation », indique un communiqué de Balle au centre. Quant à la dizaine d’autres candidats, ils n’ont pas été conviés pour des raisons d’organisation.

« Initiative originale et percutante »

Chacun avait un quart d’heure pour convaincre et échanger avec une quinzaine d’interlocuteurs, qui avaient notamment comme sujets de préoccupation l’emploi et l’éducation. Une fois le timing terminé, le candidat devait changer de groupe d’interlocuteurs, alors qu’un de ses concurrents prenait sa place. Conscients qu’un tel rassemblement aurait pu susciter un débordement verbal, l’association avait précisé que le speed-dating n’était pas le lieu pour « le pugilat et les procès d’intentions ».

Au final, les représentants de formations politiques ont apprécié les discussions. « Ce qui était important était de répondre aux préoccupations des jeunes et des moins jeunes avec mes propres mots, sans langues de bois », explique Fodé Sylla, qui félicite les jeunes pour leur « initiative inédite (…), à la fois originale et percutante ». Le candidat du PRG, soutenu par la députée guyanaise Christiane Taubira, regrette cependant que Jean-christophe Lagarde n’ait pas été plus clair quant aux couleurs qu’il défend.

La mairie communiste réticente au speed-dating politique

« Il n’a pas dit s’il était pour le MoDem (le nouveau courant centriste créé par François Bayrou, ndlr) ou l’UMP (Union pour un mouvement populaire, ndlr). Cela le met dans une posture où les gens se posent des questions », estime l’ancien député européen et ex-président de SOS racisme, qui tiendra un meeting jeudi à Bobigny. Pour l’un des fondateurs de Balle au centre, Jean-Christophe Lagarde joue la carte de la sécurité. « Sur la circonscription, Ségolène Royal a fait 60%. Alors il sait que s’il se présente sous la bannière UDF (Union pour la démocratie française, dont la scission a donné naissance au MoDem, ndlr) il perdra le poids de Ségolène Royal et que s’il se présente pour le MoDem, perdra le poids [du président Nicolas] Sarkozy », explique-t-il.

Un débat que Balle au centre a mis près de trois mois à organiser et qu’elle aimerait renouveler dans l’entre-deux tours. Mais la municipalité communiste pourrait traîner des pieds pour leur accorder une salle. « La mairie n’apprécie pas notre initiative, confie l’un des fondateurs de l’association. On fait croire qu’il y a la démocratie, alors que les divers points de vue politiques ne sont pas acceptés. Or, notre objectif est d’aider à comprendre le fonctionnement des institutions et à les intégrer – ce qui n’est pas du goût du parti communiste. » Pas découragés, le groupe va déposer une demande à la mairie.

Le fondateur se dit « plutôt confiant », vu le succès du speed-dating de mardi. Une centaine de personnes était présente, dont une vingtaine de journalistes et deux ou trois accompagnants pour les candidats. Et de nombreuses personnes ont dû être refoulées, faute de place. Il a aussi foi en l’avenir parce qu’il estime que la mairie « aura du mal à justifier une absence de salle ».

Meeting de Fodé Sylla

Jeudi dans la salle Edouard Vaillant

Rue de Vienne

Bobigny

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