Après le Niger, le Tchad est-il dans le collimateur des terroristes ?


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A la suite des attaques meurtrières de ce jeudi 23 mai au Niger, la menace islamiste continue à effrayer de nombreux pays frontaliers avec la Libye. La déclaration de Mamadou Issoufou, président du Niger, selon laquelle le Tchad est la prochaine cible sur la liste, suscite déjà une vive polémique. Les autorités libyennes, elles, nient catégoriquement les accusations et refusent que leur pays soit considéré comme l’ « élément déstabilisateur de la sous-région ».

La déclaration vient d’être faite par le président nigérien. Lors d’une cérémonie d’hommages des victimes d’Agadez, Mahamadou Issoufou affirme que les assaillants proviennent de la Libye et met en garde son voisin tchadien.

Pourtant, Le 27 avril dernier, le président tchadien, Idriss Déby, brandissait la menace djihadiste qui guettait son pays. Sans langue de bois, Il accuse ouvertement la Libye d’accueillir des camps rebelles tchadiens sur son territoire. « Je ne souhaite pas que la Libye nouvelle, dont j’ai reçu le Premier ministre, puisse être à l’origine d’une quelconque déstabilisation du Tchad », déclare Idriss Deby

La Libye avait alors catégoriquement nié les faits qui lui étaient reprochés dans une déclaration spéciale du ministère de l’intérieur et avait confirmé son souhait d’établir de bonnes relations avec tous les pays voisins.

Début mai, les propos d’Idriss Deby semblent se concrétiser. Le Tchad est alors ébranlé par un coup d’Etat manqué. Mais là, apparemment aucun lien avec la Libye. Le putsch est orchestré par des hommes politiques tchadiens, à en croire les autorités de N’Djamena. Les arrestations d’opposants se multiplient, mais aucune preuve concrète n’a été fournie sur les vrais commanditaires. Les partis d’opposition crient au scandale et parlent d’une manipulation de l’opinion publique.

les terroristes venaient du Sud Libyen

Quelques jours plus tard, le voisin nigérien en paie les frais. Le jeudi 23 mai, le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) perpètre un attentat ayant visé un camp militaire à Agadez, la grande ville du Nord du Niger. Une vingtaine de personnes avaient péri lors de cette attaque revendiquée par Mokhtar Ben Mokhtar, l’un des chefs terroristes membres d’Al-Qaida.

Le président nigérien met en garde les pays voisins, particulièrement le Tchad d’une éventuelle attaque en provenance de la Libye. Le président n’y va pas avec dos de la cuillère et affirme que les attaques du 23 mai, commises sur son territoire, sont le fait de groupes terroristes en provenance de la Libye. « Les terroristes, selon toutes les informations que nous avons en notre possession, venaient du Sud libyen. La Libye continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « j’avais déjà prévenu depuis le déclenchement de la crise libyenne qu’il fallait éviter que les solutions après la défaite de Kadhafi soient pires que le mal et j’avais précisé que si l’État libyen se somalisait ou tombait entre les mains d’intégristes, la solution serait pire ».

Là aussi, les autorités libyennes rejettent toute responsabilité. En déplacement à Bruxelles, Ali Zeidan, premier ministre libyen, juge sans fondement les accusations contre son pays. « La nouvelle Libye ne tolère pas cela et n’est pas un foyer de terrorisme », a-t-il laissé entendre

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