Un journaliste belge enlevé par un groupe rebelle dans le Nord-Kivu


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
Drapeau de la République Démocratique du Congo

Un journaliste belge travaillant pour le quotidien allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » a été enlevé dans les environs de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, théâtre de violents combats entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et des groupes armés congolais, a-t-on appris vendredi de source officielle à Bruxelles.

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à la presse que l’on connaît le groupe rebelle qui l’a enlevé, mais a refusé d’en divulguer le nom, pour des raisons de sécurité.

Le gouvernement belge est en contact avec différents groupes rebelles, de même qu’avec les Forces armées de la RDC (FARDC) pour pouvoir obtenir la libération du journaliste, a fait savoir le porte-parole, qui a précisé qu’une rançon de 30.000 euros a été exigée par les ravisseurs.

Pendant ce temps, les rebelles du CNDP ont pris aux forces gouvernementales congolaises, le contrôle de la localité de Nyanzale, après des combats meurtriers ayant causé la mort d’au moins 6 civils. Le général uruguayen de la MONUC, Jorge Gonzales, a confirmé à presse locale, détenir des preuves de l’implication des troupes de l’armée nationale rwandaise dans les affrontements aux côtés du CNDP, précisant qu’un commando spécial rwandais, appelé « Brigade Bravo » se charge de la liquidation physique des civils congolais maison par maison, méthode qui était pratiquée au Rwanda, lors du génocide de 1994.

A Bruxelles, où l’on suit de près l’évolution de la situation sur le terrain, la classe politique belge reste dans l’attente du dénouement du scandale financier dans lequel serait impliqué le ministre des Affaires étrangères, Karel de Gucht, accusé de délit d’initié.

Il aurait fourni des informations privilégiées à des proches qui en ont profité pour vendre les actions qu’ils détenaient de la Fortis Banque, pour un montant de 500.000 euros !

Le Premier ministre belge, Yves Leterme, a fait savoir que le 3 octobre lors du Conseil des ministres, il avait prévenu les membres du gouvernement que les décisions prises devaient rester secrètes et qu’en aucune façon, elles ne pouvaient être confiées à des tiers.

Karel de Gucht ne rentrera à Bruxelles que la semaine prochaine au terme de la visite du couple royal belge en Inde.

Le scénario le plus évoqué est que Karel de Gucht se mette en congé du gouvernement où son poste pourrait être confié à un ministre de son parti l’Open VLD, (libéral flamand) en attendant les résultats de l’enquête menée par la commission de l’Etat chargée du contrôle de la régularité des transactions financières.

Dans les milieux diplomatiques africains à Bruxelles, cette affaire est au centre de toutes les conversations. Les diplomates africains ne cessent d’en rire, parce que Karel de Gucht s’est érigé en donneur de leçons aux dirigeants africains.

En visite de travail en avril dernier à Kinshasa, il avait prononcé dans les jardins de l’ambassade de Belgique, un discours dans lequel il a accusé les autorités congolaises de se construire des fortunes en détournant l’argent du peuple abandonné dans la misère.

Tant qu’il n’est pas inculpé, Karel de Gucht jouit du sacro-saint principe de la présomption d’innocence, mais les diplomates africains constatent que l’accusateur baigne, lui-même, dans un milieu de spéculateurs financiers.

Si Karel de Gucht prend congé du gouvernement, la crise diplomatique belgo-congolaise dont il est à l’origine sera dénouée.

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