Sénégal : les commerces pris d’assaut à la veille du ramadan


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Marché central de Thiès
Marché central de Thiès

Malgré la hausse des prix de quasiment toutes les denrées y compris celles de première nécessité, les commerces du Sénégal sont pris d’assaut depuis deux jours, en raison du mois de ramadan qui débute demain dimanche.

Si le début du carême chez les chrétiens s’est déroulé pour le plus normalement du monde, sans tambours ni trompette, c’est tout le contraire du mois de ramadan, dont le coup d’envoi, pour la plupart des Sénégalais, sera donné, demain, dimanche 3 avril 2022. Certains diront que c’est normal, dans un pays dont 95% de la population est composée de musulmans. Seulement, impossible de ne pas constater des excès. Surtout dans les approvisionnements.

Samedi 2 avril 2022. Il est 11h00 GMT, le marché central de Thiès grouille de monde. C’est la grande affluence. Impossible de se frayer un passage. Les clients et les vendeurs ambulants se bousculent dans les allées. Chaque vendeur tente d’écouler ses produits, composés de dattes, de tasses et d’autres denrées dont ont besoin les jeûneurs. Besoin ? En effet, les Sénégalais ont la manie de vouloir se doter de toutes sortes de produits durant le mois de ramadan.

« Le début du ramadan coïncide avec la fin du mois, donc les gens ont un peu d’argent dans les poches, ils peuvent se permettre des folies. Quand on voit comment le marché grouille de monde en ce moment, on sent que les poches ne sont pas vides. Seulement, ils ne pourront pas maintenir cette cadence. Pour la plupart, feront des folies au tout début du mois, mais quelques jours après, ce sera la galère. Surtout en ce moment où les prix des denrées ont flambé », témoigne ce passant, lunettes de soleil, sous une chaleur de plomb. Il faisait en effet quelque 35 degrés Celsius.

Hommes, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes, ils ont en effet envahi les lieux, sous un vacarme indescriptible, entretenu par les bruits des microphones qu’utilisent les vendeurs pour faire la promotion de leurs produits. Certaines denrées comme la pomme de terre et l’oignon, se vendent à des prix très abordables. Même si son prix a connu une légère hausse, passant de 300 FCFA à 350 FCFA le kilo, la pomme de terre reste accessible en cette veille de mois de jeûne. Quant à l’oignon local, son prix est resté inchangé, puisqu’il est vendu à 200 FCFA le kilo.

Un peu plus loin, à côté de la police centrale de Thiès, c’est le même scénario au magasin Auchan, installé à proximité du passage à niveau. Le parking est plein, les automobilistes voulant accéder à ce lieu de commerce sont obligés de trouver un endroit adapté. A l’intérieur, c’est le plein. Les acheteurs se jettent sur tout : fruits et légumes certes, mais aussi et surtout charcuterie et pâtisserie. « Depuis deux jours, nous sommes envahis par les clients, sans interruption », nous souffle un travailleur, ajoutant qu’ils avaient prévu d’être assailli de la sorte.

« Depuis l’ouverture de cette boutique, c’est ainsi à l’approche du mois de ramadan. Nous avons l’expérience et connaissons à peu près la demande des clients. Nous disposons d’assez de dattes et nous avons renforcé notre rayons charcuterie. Les gens aiment bien acheter de la charcuterie et des produits laitiers durant cette période de jeûne », ajoute-t-il. Hausse des prix des denrées ou pas, les commerces sont pris d’assaut, à quelques heures du début d’un mois supposé de privation. Car, « il se trouve que nous dépensons plus pendant cette période qu’en temps normal », reconnaît ce client, sourire aux lèvres, attenant son tour à la caisse.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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