Mohammed VI, « Le roi prédateur » : Laurent et Graciet renvoyés en procès


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Le roi Mohammed VI, Eric Laurent et Catherine Graciet
Le roi Mohammed VI, Eric Laurent et Catherine Graciet

Cinq ans après, l’affaire du « roi prédateur » resurgit devant les juridictions. Soupçonnés de « chantage » au roi Mohammed VI du Maroc, le dossier d’Éric Laurent et Catherine Graciet, est renvoyé en procès, selon l’AFP. Les deux journalistes français seront prochainement jugés en correctionnelle à Paris pour chantage contre le roi du Maroc, près de 6 ans après le début de l’affaire. Les faits remontent à l’année 2015.

Le dossier d’Éric Laurent et Catherine Graciet est renvoyé en procès. Les deux journalistes français seront prochainement jugés en correctionnelle à Paris pour chantage contre le roi du Maroc, près de 6 ans après le début de l’affaire. Dans une ordonnance de 11 pages datée du 2 février, et consultée par l’AFP, les juges d’instruction chargés de cette enquête ont ordonné un procès pour « chantage » pour les auteurs, en 2012, d’un précédent ouvrage sur le le roi Mohammed VI, intitulé « Le roi prédateur ».

Les juges ont toutefois abandonné les poursuites pour « extorsion de fonds par menace ». « Comme trop souvent, l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel est un copier-coller du réquisitoire», ont réagi Me William Bourdon et Me Bertrand Repolt, avocats d’Éric Laurent. « Depuis l’origine, une mécanique judiciaire s’est mise en route avec tapage et orchestration, sans aucun fondement factuel. Éric Laurent devra être relaxé du chef de chantage », ont-ils estimé.

Cette affaire avait éclaté à l’été 2015, quelques mois avant la parution programmée d’un nouveau livre de ces journalistes sur le Maroc. Selon les premières informations de l’époque, Catherine Graciet et Éric Laurent, auteurs d’un livre à charge contre le roi du Maroc, ont contacté le cabinet royal marocain pour prévenir de la sortie de l’ouvrage. Les professionnels sont ensuite entrés en contact avec Hicham Naciri, un avocat du fils et successeur d’Hassan II.

C’est alors qu’Eric Laurent, ancien reporter de Radio France, aurait expliqué vouloir la somme de 2 millions d’euros pour ne pas révéler des informations embarrassantes. Les versions divergent ensuite. Éric Laurent évoque un accord financier en vue de la non-publication de l’ouvrage. Rabat, qui a été défendu au cours de la procédure par Éric Dupond-Moretti, désormais ministre français de la Justice, assure que la proposition émanait du journaliste, qui réclamait 3 millions d’euros.

Pour rappel, le 20 août 2015, le Maroc avait déposé plainte à Paris et une enquête a été ouverte. Deux autres rencontres suivaient, le 21 et le 27 août, au cours desquelles la somme négociée était ramenée à 2 millions d’euros, poursuit l’AFP, rappelant qu’à l’issue de ce dernier rendez-vous, les deux journalistes avaient été interpellés en possession de 80 000 euros.

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